Invité de marque de la 35e édition du festival international Madajazzcar, le trio d’origine mauricienne, The Clarisse Sisters a enchanté la scène malgache de leur sublime voix et de leur prestation millimétrée. Avant leur dernier concert prévu ce dimanche au CGM/GZ Analakely, Annick, Véronique et Dominique nous livrent un regard croisé quant à leur univers créatif et la musique malgache. Interview.
* Les Nouvelles : Pour commencer, parlez-nous de votre parcours ?
– The Clarisse Sisters : Avec un mélomane averti comme paternel, nous étions bercées par différentes influences musicales, de Stevie Wonder à Bob Marley en passant par la musique classique ou encore l’opérette. Très jeunes, on commençait à chanter dans la chorale et à l’école avant de se forger une carrière assez solide dans les «resort» et «palace» de l’île Maurice. Sur notre route, nous avons eu la chance de partager la scène avec des figures emblématiques comme Erasure, Basia et Incognito, Howard Jones, Matt Bianco ou Chris de Burgh lors des tournées aux quatre coins du globe. En 2015, nous avons décidé de fonder notre propre groupe, de composer et d’enrichir nos recherches. La même année, notre premier né «Kaleidoscope!» voit le jour, suivi de « Fire&Ice » en 2021.
* Quelle est la place du jazz dans un pays tropical comme Maurice ?
– Il faut bien l’avouer, le jazz évolue dans un cercle très fermé à l’île Maurice si bien que des événements périodiques comme Mama Jaz se donnent pour mission de démocratiser le registre musical. Il y a également de très talentueux musiciens mais le jazz est apprécié à sa juste valeur par une poignée de gens. C’est très spécial comme musique, il faut l’aimer. De notre court séjour à Madagascar, on a pu apprécier les talents des artistes locaux et découvrir l’intérêt du jazz dans la sphère musicale malgache.
* Votre participation au festival Madajazzcar ?
– Il s’agit de notre première scène malgache. Jeudi soir dans la salle de l’Horloge Soarano, nous avons partagé l’affiche avec Sandrine Rajaofetra et son groupe Mad in Voyage, une belle découverte. Ils ont fait un set superbe pendant une heure quinze et c’était un vrai plaisir de les écouter. Nous avons également rencontré mercredi Weaver Trio et la chanteuse Yrinaf, qui ont assuré la première partie
de notre concert à l’Arena Ivandry. Nous avons été subjuguées par leur prestation. C’est dommage que Madagascar et Maurice soient si proches mais que l’on n’a pas eu écho du jazz malgache là-bas.
* Quelle sera la suite de votre projet ?
– Au terme de notre prestation ce soir au Louvre Antaninarenina et au CGM Analakely dimanche, nous repartirons lundi. Cette aventure nous a permis d’apprendre davantage du jazz malgache, de connaître sa population très accueillante et de tisser des liens étroits avec les artistes locaux. Pour l’année prochaine, on espère justement faire venir à l’île Maurice des pointures malgaches comme Sandrine, Mad in voyage ou Weather Trio. L’idée est de promouvoir les talents malgaches sur la scène indianocéanique.
Propos recueillis par Joachin Michaël