Aveugles et malvoyants: la canne blanche reste un outil de luxe

« Avec son coût de plus de 180.000 ariary, la canne blanche reste toujours un outil de luxe pour la majorité des aveugles et malvoyants à Madagascar », a témoigné le président de la Fédération des associations des aveugles de Madagascar (FAAM), Johnson Randriatahiana, en marge de la célébration de la Journée internationale de la canne blanche hier à Antsirabe.

De préciser ensuite que ce prix est au moins triplé si la canne est pliante ou à base de fibre de carbone. A part le fait d’être un moyen d’identification de son propriétaire en prévenant les autres de son handicap, cet outil a également son importance dans ses déplacements et lui devient ainsi indispensable.
D’après l’Union nationale des aveugles et déficients visuels (Unadev), 3% de la population sont des aveugles ou souffrent d’une dé­fi­cience visuelle à Mada­gas­car, soit dans les 780.000 personnes. « Privée de canne blanche, plus de la moitié d’entre eux est ainsi souvent condamnée à vivre cloitrée », a déploré le président de la FAAM.
A noter que la cécité n’est pas toujours de naissance.
Une grande partie réussit dans les études
La majorité des jeunes aveugles qui ont eu la chance de faire des études réussissent toujours leurs examens, officiels ou non, selon toujours le président de la FAAM. De ce fait, ils font partie des personnes handicapées dont l’autonomie et l’indépendance individuelle sont beaucoup plus faciles. Toutefois, comme la canne blanche, les moyens exploités pour continuer les études sont hors de prix mais devraient être aussi importés. Cela à l’exemple de la machine à écrire braille qui se négocie autour de 3,5 millions d’ariary, en sus du papier pour impression braille dont la ramette de 200 feuilles est de 58.000 ariary. Quant à s’acquérir d’une tablette tactile en braille, il faut prévoir dans les 28 millions d’ariary contre 30 millions d’ariary pour un ordinateur portable. Tout cela sans parler de l’exclusion pratiquée par certains établissements supérieurs, publics ou privés, auprès des aveugles et des malvoyants.
La FAAM lance ainsi un appel, notamment auprès de l’Etat, pour soutenir les jeunes aveugles dans leurs études afin qu’ils ne deviennent plus une charge éternelle de la société.

Sera R.

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