Mercredi des idées en goguette: la mémoire, l’histoire et l’oubli

« La mémoire, l’histoire et l’oubli » est un ouvrage de Paul­, un philosophe français. Dans ce livre, il explore les concepts de mémoire, d’histoire et d’oubli, et comment ils interagissent dans notre compréhension du pas­sé mais aussi du présent.
Il aborde des questions telles que comment les individus et les sociétés se souviennent de leur histoire, et quel rôle la mémoire collective joue dans la construction de l’identité. Le livre fait également la distinction entre mémoire et histoire, où l’histoire est souvent vue comme une narration structurée et critique du passé, tandis que la mémoire peut être plus subjective et émotionnelle.
Voilà un livre qui peut avoir une résonance particulière dans le contexte actuel, à un moment où la mémoire historique est un sujet sensible, mais qui peut aussi faire l’objet d’un oubli. Pourquoi une longue explication autour de ce livre ? Eh bien, pour la simple mais très importante raison que Madagascar vient tout juste de passer le 14 octobre dans une indifférence totale, ou presque. Pour ceux qui ne le savent pas, le 14 octobre 1958 est la date à laquelle la proclamation de la République malgache a été approuvée après des votes au sein de l’As­sem­blée de l’époque. Certes, Madagascar ac­cède officiellement à l’indépendance le 26 juin 1960, mais cette date constitue le point d’orgue d’un processus graduel d’autonomisation politique.
Cela dit, dans un contexte où l’urgence sociale est omniprésente, ça aurait été certainement inconcevable de célébrer cette date de manière ostentatoire. Ce­pendant, compte tenu de l’importance de cette journée, elle aurait mé­rité davantage de considération. Cette considération de l’histoire ne doit d’ailleurs pas être l’apanage des autorités étatiques, des intellectuels, ni même des seuls his­toriens. Certes, ces derniers devraient être là pour le rappeler. Pourtant, ces temps-ci, ils semblent avoir choisi la démission, peut-être par lassitude de ne pas être écoutés ou pour d’autres raisons ? Rien n’est sûr.
Il est en tout cas évident que, nous, Mal­gaches, avons la fâcheuse tendance de ne pas honorer notre passé et d’effacer certains événements de notre mémoire. C’est le cas du 10 août 1991, du 1er et 2 avril 1971, et bien d’autres encore.
Ici, il n’est pas question de ressasser la faute de tel ou tel individu. Ce sont simplement des faits qu’il ne faut pas oublier. Comme le disait le chroniqueur Alain Foka, « Nul n’a le droit d’effacer une page de l’histoire d’un peuple, car un peuple sans histoire est un monde sans âme ». Et donc, pour que le pays puisse avancer sereinement vers l’avenir, et donc vers son développement, il est indispensable d’honorer la mémoire et de ne pas laisser l’oubli prendre le dessus sur l’histoire.

Rakoto

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