On n’est jamais mieux servi…

Comme d’habitude lors de chaque session, la grogne de mécontentement des députés se fait entendre. Cette fois-ci, elle se fait à l’encontre du bureau permanent de l’Assem­blée nationale qui est menacé de destitution. Les griefs qui lui sont portés sont multiples.
Cette fois-ci et com­me bien souvent, il est question de sous. Entre autres, parmi les motifs de mécontentement, on peut citer les retards de paiement des indemnités de session … et surtout l’imputation jugée de conséquente du budget de carburants destiné à chaque dé­puté.
D’aucuns ignorent que parmi les nom­breux avantages dont bénéficient les mem­bres de l’Assemblée nationale, le budget de carburant alloué à cha­que député pour lui permettre, en théorie, de réaliser les missions qui lui sont dévolues, est d’un montant non négligeable.
Pourtant, les députés savent bien que cette imputation serait destinée à l’achat de véhicules pour eux, les fameuses voitures 4X4 que les députés nouvellement élus ou réélus réclament systématiquement après chaque élection législative. Et la dernière fournée d’élus à Tsimbazaza n’a pas dérogé à cette règle.
Il faut savoir que cette imputation est en quel­que sorte une contribution exigée de leur part pour l’acquisition des véhicules qui leurs sont tellement chers suivant le principe : « Charité bien ordonnée commence par soi-même ». Mais apparemment, les députés ne l’entendent pas de cette oreille.
Par l’intermédiaire de cette grogne de mécontentement, les députés veulent faire entendre qu’on ne touche pas à aucun de leurs énormes avantages. Et ils disposent de solides arguments pour défendre leurs intérêts. Cela peut aller de la destitution du bureau permanent jusqu’à la motion de censure contre le gouvernement.
Avec de tels arguments, on comprend bien que, bien souvent, ils ont toujours eu finalement gain de cause. Il serait bien aventurier de les laisser aller jusqu’au bout de leur démarche. On sait comment ça commence mais nul ne peut prévoir jusqu’où cela peut aller.
On regrettera seulement que les élus du peuple ne soient pas aussi déterminés quand il s’agit de lutter et dé­fendre les intérêts de ceux qu’ils représentent, à savoir, ceux qui les ont élus. Pourtant, ces derniers sont aujourd’hui confrontés à bien des problèmes.
On pourra citer, entre autres, les délestages et les coupures d’eau in­tempestifs, la cherté de la vie, … . Ces élus ont bien compris que l’argent, c’est le nerf de la vie. Et ils savent bien que c’est ce qui manque le plus à ceux à qui ils doivent leur place. Mais ils ont également compris qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

Aimé Andrianina

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