Trois femmes, membres d’un réseau d’escrocs aux fausses offres d’emploi au Canada, seront déférées au parquet du tribunal d’Anosy, ce jour, au terme de leur garde à vue au niveau de la police économique. A vrai dire, ce ne sont que les subalternes car le gros poisson se refugie depuis une dizaine d’années à l’étranger, selon l’une des victimes.
«Après un premier défèrement le mois passé, ayant conduit à la mise en détention préventive de l’une des suspectes, un deuxième a été prévu le 18 octobre, mais le juge était absent ce jour-là, alors la séance a été ajournée. Deux des suspectes encore libres, venues au tribunal assister à la séance, ont été capturées sur place par la police économique et conduites au poste. Leur défèrement est prévu demain (ce jour, Ndlr.) », a expliqué l’une des victimes.
Une femme âgée d’une cinquantaine d’années et mère de quatre enfants, figure parmi les nombreuses victimes du réseau. Ce dernier a réussi à lui soutirer 3 millions d’ariary, ainsi qu’à son époux, à ses deux enfants, et à quatre autres proches, soit sept personnes au total, sans parler des autres victimes, dont celles qui ont porté plainte précédemment, ayant permis à la police de procéder à la première série d’arrestations.
Un réseau bien rodé
« Après avoir vu l’annonce sur Facebook en décembre 2023, je suis entrée en contact avec le chef du réseau actuellement au Bénin. C’est ainsi qu’a commencé cette série de calvaires familiaux. La plupart des victimes ont fait des prêts bancaires. Il y en a même un qui a quitté son emploi à l’île Maurice en voulant rejoindre le Canada », a regretté la quinquagénaire.
En se rendant compte de l’arnaque, cette dernière a conseillé les employées de la soi-disant agence d’arrêter cette activité malhonnête, mais les concernées lui ont assuré avoir déjà envoyé des travailleurs malgaches au Canada. Toutefois, « Après avoir mené nos propres enquêtes, nous avons appris que ce n’était que pur mensonge. D’ailleurs, le chef du réseau fait l’objet d’un avis de recherche par l’Etat malgache et s’est refugié à l’étranger depuis une dizaine d’années maintenant », a poursuivi la mère de famille.
« En voyant l’appel à témoins sur Facebook, j’ai porté plainte contre les membres du réseau, ce qui a conduit à l’arrestation des deux suspectes, vendredi au tribunal. Cependant, même si les plaintes à son encontre ne cessent de se multiplier, le réseau ose encore ouvrir des agences dans les régions », a fait remarquer la victime qui a requis l’anonymat durant l’interview.
LR