Violence basée sur le genre: explorer l’IA à titre de prévention

A l’événement des recherches universitaires « les Doctoriales » qui se sont déroulées à Toliara le mois de septembre, le doctorant Ignace Haingonirina Rajaosolomanantena a présenté les résultats de sa recherche intitulée « Prévenir les violences basées sur le genre (VBG) par l’intelligence artificielle » où il a surtout souligné les possibilités inédites de l’Intelligence artificielle (IA) comme solution à la VBG. Interview.

– Les Nouvelles : Pour­quoi avez-vous choisi ce thème parmi tant d’autres ?

* Ignace Haingonirina Rajaosolomanantena : J’ai choisi ce thème parce qu’il aborde un problème urgent et tragique qui touche particulièrement de nombreuses femmes et filles, notamment à Madagascar où les cas de violences basées sur le genre sont alarmants et trop souvent sous-estimés. En observant les nouvelles à la télévision, dans les journaux ou à travers des témoignages, on constate que ces actes de violence sont fréquents, mais restent souvent non signalés ou insuffisamment pris en charge.
 
– Quel est ainsi l’importance de l’exploration de l’Intelligence artificielle (IA) face à cette situation ?

* Avec les possibilités iné­dites actuelles de l’Intelligen­ce artificielle (IA), on peut répondre à ce problème de manière proactive à travers la collecte de données obtenues à partir des forums se rapportant au sujet, les rapports de police ainsi que d’autres sources similaires. Le prétraitement de ces données, y compris le nettoyage, l’anonymisation et l’analyse par traitement du langage naturel (NLP), sont ainsi cruciaux pour garantir leur qualité. Cela permet en conséquence une meilleure protection des victimes, tout en respectant la confidentialité des données.

– Que suggérez-vous ainsi pour la mise en œuvre de ce système ?

* Pour une mise en œuvre rapide de ce projet, je suggère d’adopter une approche progressive en trois étapes. D’abord, développer un prototype minimal viable ou Minimum Viable Product (MVP) de l’IA en utilisant des jeux de données existants pour tester la détection des signes de violence. Ensuite, collaborer avec des institutions locales comme les forces de l’ordre et des ONG afin d’intégrer les flux de données en temps réel (ré­seaux sociaux, caméras de surveillance, appels d’urgence …). Et en dernier lieu, non pas de moindre, assurer une campagne de sensibilisation auprès du public et des autorités pour favoriser l’adoption rapide du système, tout en garantissant un cadre légal de protection des données. Ce qui va permettre de contribuer à une solution innovante qui pourrait non seulement détecter ces VBG plus tôt, mais aussi alerter rapidement les autorités, augmentant ainsi les chances d’une intervention efficace.
En effet, grâce à l’IA, il sera possible d’identifier précocement les signes de violence et de transmettre des alertes rapides aux autorités compétentes, permettant ainsi de limiter les risques de conséquences tragiques, telles que des blessures sévères et des souffrances physiques ou psychologiques prolongées.

Recueillis par Sera R.

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