Malgré les efforts incontestables fournis par Madagascar pour augmenter le taux de couverture vaccinale, force est de constater que du chemin reste encore à faire, à commencer par la mobilisation de financements conséquents.
«7% à 8% seulement du budget de l’Etat sont alloués à la Santé publique », a fait savoir le président de la Commission sociale, culturelle et communication de la Chambre haute, le sénateur Jean André Ndremanjary, hier lors d’un atelier de concertations organisé par la plateforme de la société civile « Hina » à Tsimbazaza.
De 2019 à 2024, 11% seulement de ce budget sont consacrés à la vaccination. Concernant la campagne de vaccination, la contribution de l’Etat s’élève seulement à 1% si le reste est à la charge des partenaires techniques et financiers (PTF).
Dans cette optique, un cofinancement de 10.216.000 dollars est nécessaire pour assurer les campagnes de vaccination à Madagascar d’ici 2030, de source auprès de la Gavi. Cette année, 1.680.000 dollars sont utilisés pour assurer 4 vaccins de routine, 1.800.000 dollars en 2025 avec en sus le vaccin contre la rage, 2.120.000 dollars en 2026 avec en sus les vaccins contre le col de l’utérus (VPH) et la fièvre typhoïde, 2.216.000 dollars en 2027 avec en sus le vaccin contre le paludisme et 2.400.000 dollars en 2030.
Du chemin reste encore à faire
Selon les statistiques recueillies auprès de l’Unicef, 38% seulement des enfants de 12 à 23 mois sont complètement vaccinés à Madagascar, avec des inégalités entre les zones urbaines (55%) et rurales (35%), si 48 % seulement ont reçu des vaccins de routine.
Sur un autre plan, 18% des enfants de moins de 13 ans n’ont jamais été vaccinés. « 1,2 million d’enfants ne sont pas encore vaccinés », a souligné le sénateur Jean André Ndremanjary.
Et le rapport de l’Unicef a mentionné que chaque mois, en moyenne, seuls 30% des districts n’ont pas de problème de rupture de vaccins entre le mois de janvier et le mois d’août de cette année.
Face à ce contexte, les députés, notamment responsables des commissions parlementaires, des femmes maires ainsi que des représentants des PTF de la vaccination à Madagascar, à l’instar de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Unicef et l’Alliance mondiale pour les vaccins et l’immunisation (Gavi), se sont engagés à collaborer pour que Madagascar réussisse à avoir son indépendance vaccinale, à commencer par la mobilisation de plus de ressources.
Sera R.