Le ras-le-bol à son comble se généralise et explose dans plusieurs localités de la Capitale, face à l’absence de solution alternative proposée par la Jirama, pour résoudre les problèmes de l’électricité et de l’eau ou néanmoins réduire la durée et les coupures. Même le chef d’Etat se demande ce qui se passe réellement en convoquant à une réunion de crise, des responsables de la Jirama, hier à Ambohimanambola. Des consignes ont été données et il ne reste plus qu’à attendre de voir si elles seront appliquées.
Madagascar est frappé par une crise énergétique d’une ampleur inédite, « sans précédent et du jamais vécu alors que le pays a déjà connu pire en matière de sécheresse. Et si je suis là, c’est qu’il y a une raison, pour trouver des solutions», s’est adressé Andry Rajoelina en adoptant un ton ferme et direct, aux dirigeants et techniciens de la Jirama dont son directeur général, Ron Weiss.
« Et c’est inacceptable d’autant que j’ai déjà apporté des solutions qui n’ont pas été appliquées par la Jirama », a ajouté le président avant de poser la question « pourquoi les deux groupes de la Jirama ne sont pas fonctionnels ? ».
Le Conseil des ministres du mardi a d’ailleurs été consacré à ce problème d’approvisionnement en électricité, qui a été suivi de cette réunion d’urgence des hauts responsables de la Jirama avec le président de la République.
Réduire à 80%
D’après Andry Rajoelina, cette situation insoutenable ne devrait pas perdurer, qui affecte gravement la vie quotidienne de la population et les activités économiques en général. Dans cette optique, il a donné pour consigne aux dirigeants de la Jirama, de réduire au maximum le délestage.
« Il est impératif de réduire le délestage à 80% dans la capitale », a indiqué le chef de l’Etat, afin que la population puisse travailler sereinement de 6h du matin à 22h.
« Il est vrai que le changement climatique est réel, mais jamais il n’y a eu autant de délestage comme cette année alors que le volume de carburant utilisé reste le même, voire un peu plus cette année », a-t-il souligné
Des solutions à appliquer
Parmi les solutions avancées, l’installation de 50 MW de parcs solaires. D’ailleurs, « Cela fait plusieurs mois que le matériel est arrivé mais pas toujours installé », s’est interrogé le chef de l’Etat.
« J’ai déjà demandé à monsieur le ministre d’installer les 20 MW au plus vite, et nous donner une date précise pour le reste », a-t-il fait savoir.
Dans le même registre, Andry Rajoelina propose de remettre en service les deux grands groupes de la Jirama, bien que cela ait un cout d’environ 300 millions d’ariary par jour. « Nous devons trouver des solutions pour la population et nous le ferons », a rassuré le président.
Parcs solaires d’une capacité de 1.000 MW
Et en vue de l’année prochaine, le président préconise la baisse des subventions de l’Etat, allouée à la Jirama, en échange d’un projet d’investissement. Ainsi, dès l’année prochaine, l’Etat devrait investir dans des parcs solaires d’une capacité de 250 MW, sur les 1.000 MW prévus, pour renforcer la production fournie par la Jirama. 100 MW seront installés dans la capitale et le reste dans les provinces. Et l’installation de parcs solaires de 750 MW sera attribuée à d’autres sociétés.
Sabotage !
Cependant, Andry Rajoelina n’écarte pas la possibilité qu’il y ait du sabotage provoquant ce dysfonctionnement au sein de la Jirama. Et, il a profité de cette réunion pour mettre en garde les individus qui veulent mettre des bâtons dans les roues de la Jirama, ayant des conséquences sur tous les aspects de leur vie quotidienne.
« Aucune tolérance ne sera admise pour toute personne qui tente de saboter la société. On ne peut accepter que certaines personnes soient opposées au redressement de la Jirama seulement à cause d’une divergence d’opinion. C’est du sabotage », a condamné le président.
T.N