Les députés réunis pendant cette session ordinaire ont eu la chance de bénéficier d’une formation spécifique financée par les Nations Unies. Cette formation s’est focalisée sur le rôle et la responsabilité de ce que doit être un député à Madagascar. Une initiative somme toute louable.
En effet, il n’y a pas de formation préalable pour tous ceux qui aspirent à obtenir une place au sein de la Chambre basse. Bien rares sont les élus qui ont le mérite de présenter un cursus en sciences politiques. Et quand ils sont élus, ils se forment sur le tas. Et on peut par la suite en apprécier le résultat !
Le bénéfice du doute pourrait être accordé aux redoublants car en principe, ils ont déjà eu, au moins, 5 longues années pour comprendre et assimiler les obligations d’un élu du peuple en contrepartie des énormes avantages qu’il bénéficie. Cela reste encore à savoir.
Pourtant, les thèmes qui ont été examinés avaient toute leur importance. Il a été sujet de ce que devait être le processus de mise en place et de fonctionnement des différentes commissions au sein de l’Assemblée nationale ainsi que des différentes étapes à suivre dans la conception d’un projet de loi, de son adoption…
De même, des indications ont été fournies concernant son rôle vis-à-vis de l’exécutif en termes de contrôle du gouvernement ainsi que de l’évaluation de la politique générale de l’Etat. Dans le même contexte, on a parlé du processus de mise en place d’une commission d’enquête parlementaire.
Et pour couronner le tout, l’éthique et la contribution des députés dans le cadre de la lutte contre la corruption n’ont pas été laissées de côté. Autrement dit, après cette formation, on aurait pu avoir le député idéal car il aurait été mis au courant de tout ce qu’on attend des élus.
Malheureusement, la majorité des députés n’y ont pas accordé de l’importance. Et plus la formation avançait, plus les participants se faisaient rares. Certains journalistes ont d’ailleurs fait remarquer que les députés n’étaient pas aussi assidus comme iors de leur rencontre avec la première responsable des finances du pays.
Cela se comprend, car il n’était plus question de l’attribution des fameux véhicules 4X4 exigés par les députés à chaque nouveau mandat. Quoi qu’il en soit, cela montre à quel point ils sont attachés, avant tout, à leurs intérêts personnels.
Dans ces conditions, il est difficile de croire qu’il leur serait possible de concrétiser leur redevabilité envers leurs électeurs respectifs. Et comme leurs prédécesseurs, les locataires actuels de Tsimbazaza ont démontré, une fois de plus, qu’ils sont les champions de l’école buissonnière.
Aimé Andrianina