Solution aux délestages: la Jirama se donne une semaine

Malgré les espoirs d’amélioration suscités par la visite du président Andry Rajoelina à Ambohimanambola, la crise de l’électricité à Antananarivo s’aggrave. Depuis le week-end passé, les habitants font face à des coupures d’électricité prolongées, conséquence d’une série de facteurs logistiques et techniques. Le directeur général de la Jirama, Ron Weiss, se donne une semaine pour rétablir le courant.

Le premier coup dur est venu de la fermeture temporaire, les 1er et 2 novembre, de la Galana Raffinerie Terminal (GRT) à Toamasina pour maintenance. Cette fermeture a interrompu l’approvisionnement en fioul lourd (HFO), essentiel pour les centrales thermiques de la Jirama, a-t-on expliqué hier lors d’une descente organisée par les responsables de la Jirama à Ambohimanambola.
Bien que la distribution ait repris le 3 novembre, le processus de traitement et de distribution du carburant vers les turbines de la centrale d’Ambohimanambola reste complexe et chronophage. Ce délai inévitable a ainsi empêché un retour immédiat à la normale du réseau électrique. Le directeur général de la Jirama, Ron Weiss, a expliqué que « la mobilisation d’environ 20 camions citernes pour acheminer le fioul lourd depuis Toamasina devrait permettre de stabiliser l’approvisionnement d’ici une semaine ». Il souligne que « les coupures pourraient être réduites jusqu’à 80% d’ici-là ».

Coordination logistique

Mais le défi est de taille : la coordination logistique a été entravée par l’organisation du transport et par la difficulté à maintenir un flux régulier d’approvisionnement en fioul. Le ministre de l’Energie, Olivier Jean-Baptiste, précise que : « il faut 14 à 16 camions par jour pour garantir une alimentation suffisante des turbines à Antananarivo ». Le directeur général de Jovena, Donald Emerant, assure pour sa part que « le stock en fioul à Toamasina est suffisant pour répondre aux besoins jusqu’en janvier, avec un approvisionnement estimé à 21.000 m3 pour novembre ». Cependant, il reste vigilant en vue d’une potentielle hausse de la demande.
Par ailleurs, pour pallier le manque d’eau dans les barrages hydroélectriques, le MEH et la Jirama, avec le Service de la météorologie, explorent la solution des pluies provoquées. Cette solution, toutefois, est tributaire de conditions météorologiques favorables, qui faisaient défaut début novembre, aggravant encore les difficultés d’approvisionnement.
Les autorités malgaches, bien conscientes de l’impact de ces délestages prolongés, s’efforcent de proposer des solutions. Mais la situation, complexe et nécessitant une coordination minutieuse en­tre plusieurs acteurs, montre les limites du système actuel et souligne l’urgence d’une stratégie plus durable pour garantir un approvisionnement énergétique stable.

Arh.

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