C’était à travers une journée d’indignation hier que le Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM) a exprimé son mécontentement face à la décision du ministre de la Justice de suspendre quatre magistrats de leurs fonctions. La relation est tendue entre les deux parties mais une rencontre est prévue d’ici demain pour trouver un terrain d’entente et des solutions durables. En attendant, les activités reprennent au sein des tribunaux.
«Il s’agit d’un signal fort. Il faut trouver une solution pérenne à la situation actuelle », a indiqué le président du SMM, Mbitanarivo Andriantsihorisoa, hier à Anosy durant la Journée d’indignation des magistrats devant la Cour suprême. Alors que toutes les activités devaient être suspendues auprès de tous les tribunaux de l’île, certains magistrats ont choisi de poursuivre leur travail, tandis que d’autres ont suivi le mouvement. « Nous ne nous sommes jamais opposés aux améliorations au sein de la Justice mais cette dernière décision ne reflète quasiment pas l’ordre des choses. Raison pour laquelle nous nous sommes directement adressés au chef de l’Etat dans notre déclaration », a poursuivi le SMM. Pour rappel, quatre (4) magistrats ont été suspendus de leurs fonctions pour des jugements qu’ils ont rendus dernièrement, jugés non respectueux de la politique pénale selon le ministère de la Justice. « Il est vrai que le ministre a le droit de suspendre des magistrats de leurs fonctions mais cela après avis des chefs de Cour respectifs », a-t-il souligné. Le SMM déplore ainsi le fait qu’actuellement en manque de magistrat, certains se retrouvent encore suspendus pour des raisons non fondées. « Des discussions ont déjà été entamées et nous avons décidé de reprendre les activités. Néanmoins, une rencontre avec les responsables devrait se tenir bientôt », a fait savoir Mbitanarivo Andriantsihorisoa. Cette rencontre entre le SMM et le ministère devrait se tenir d’ici demain.
En attendant, le ministre de la Justice, Benjamin Rakotomandimby a déclaré lundi durant la cérémonie de lever des couleurs à l’ENMG qu’il n’y aura pas que des sanctions disciplinaires. « Nous honorerons également ceux qui fourniront des efforts dans leur travail », a-t-il indiqué. Des sanctions positives seront alors attribuées publiquement aux méritants au sein du ministère de la Justice. Le ministre souligne ainsi la nécessité de fixer les objectifs de son institution qui est d’instaurer une Justice de proximité, juste et équitable, pouvant gagner la confiance des citoyens.
T.N