C’est la faute à pas de chance

La fourniture d’eau et d’électricité à Mada­gascar a toujours été un problème crucial de­puis de nombreuses années. Mais la situation ne s’est jamais autant dégradée que ces derniers mois, no­tamment dans la capitale. Les solutions provisoires adoptées n’ont pas satisfait les usagers. En fin de compte, la population s’est re­trouvée exacerbée au plus haut niveau.
Les différents mouvements de grève qui se déroulaient un peu partout dans différents quartiers de la capitale commençaient à prendre des proportions dangereuses. Il fallait donc désamorcer cette situation plus que tendue. D’où l’intervention des premiers res­ponsables de l’eau et de l’électricité du pays.
L’intervention res­pective du ministre de l’Energie et du directeur général de la Jirama est une bonne chose car, qu’on le veuille ou non, cela a contribué à rassurer la population sur la situation. D’autant plus que ces interventions allaient dans le sens de l’amélioration. C’est ce que tout le monde es­père.
Ces interventions étaient incontournables car la situation empirait. Et si en général, la population manifestait son exaspération en brûlant des pneus un peu partout au milieu de la rue, certaines personnes malintentionnées profitaient de ces moments de tension pour créer une si­tuation de trouble.
Quels étaient leurs objectifs ? Pour le mo­ment, on ne peut avancer de réponse. Tout ce qu’on peut dire est le fait que le mouvement de contestation commençait à prendre un tournant dangereux avec surtout des adolescents qui caillassaient toutes les voitures qui passaient sans la moindre distinction.
Qu’il s’agisse de véhicules des forces de l’or­dre ou appartenant à de simples particuliers, aucun véhicule n’est épargné. Cela est maintes fois prouvé par de nombreuses vidéos enregistrées par des témoins oculaires qui assistaient à ces scènes de violence.
Nul ne sait si ces jeunes ont été recrutés et donc payés pour agir ainsi, autrement dit, qu’il s’agissait de « mercenaires ». Il peut également s’agir tout simplement de très jeunes gens emportés par leur nature de contestataire due à leur jeune âge.
Quoi qu’il en soit, les populations des quartiers avoisinants et qui ont assisté à ces scènes de violence ont toutes confirmé qu’il s’agit surtout d’adolescents sans domicile fixe.
Bien évidemment, ce ne sont pas tous les quartiers qui ont été le théâtre de ces scènes de violenc,e même si tous les quartiers ont connu les affres du délestage et de la pénurie d’eau. Ce qui veut dire qu’il ne
fallait pas se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. C’est la faute à pas de chance.

Aimé Andrianina

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