Le ministre de l’Energie est convoqué à Tsimbazaza pour s’expliquer devant les députés sur les délestages et la pénurie d’eau dans la capitale. Cette convocation s’explique par le fait que c’est un sujet qui est à l’origine de la grogne et de la colère de la population tananarivienne.
La situation était telle qu’on a commencé à enregistrer des scènes pouvant être qualifiées de révolte. Il ne serait pas exagéré de dire que la situation commençait à devenir dangereuse. Et les autorités en étaient conscientes pour, finalement, les inciter à prendre certaines décisions extrêmes.
En ce qui concerne les élus de Tsimbazaza, c’est une rencontre qu’ils auraient déjà dû initier un peu plus tôt, c’est-à-dire, avant que la situation ne s’envenime, quand la population a commencé à hausser le ton. C’est ainsi que devraient agir de vrais représentants du peuple, en restant toujours à leur écoute.
Ce n’est pas maintenant que la situation commence à s’améliorer qu’il faut intervenir. C’est trop tard va-t-on dire parce que la Jirama a déjà annoncé la fin du délestage tournant dans une semaine. Et il est vrai que l’on constate une amélioration de la situation. Les coupures d’électricité se font moins rares et moins longues.
D’ailleurs, la Jirama a expliqué qu’en l’espace de quelques jours, le déficit énergétique dû à l’incapacité de la centrale d’Andekaleka de fonctionner à plein régime (insuffisance de pluie) et qui s’élevait à 70 MW est maintenant passé à 20 MW.
Cela a été rendu possible grâce à l’augmentation de l’approvisionnement en carburant pour alimenter les centrales thermiques de la Jirama à Ambohimanambola. Bien évidemment, cela va entraîner d’énormes dépenses, mais c’est le prix à payer pour arriver à une paix sociale.
Le retard d’intervention des députés montre à quel point, pour eux, ce sont leurs intérêts personnels qui passent avant toute chose. Faut-il rappeler que les députés sont en session ordinaire depuis le mois d’octobre et donc qu’ils sont présents dans la capitale depuis le début de cette situation.
Et c’est seulement maintenant qu’ils daignent interpeller le premier responsable de l’eau et de l’électricité dans le pays. C’est-à-dire, après avoir défendu bec et ongle, leurs intérêts concernant l’attribution des fameuses voitures tout-terrain qui étaient leur premier souci après leur élection respective.
Ainsi, les problèmes de la population, donc de leurs électeurs, sont passés au second ordre. Ils agissent ainsi comme un médecin après la mort. En fin de compte, ces interpellations peuvent être assimilées à de simples gesticulations. Et si ce n’était que du cinéma ?
Aimé Andrianina