Evasion à Tsiafahy: «La capture des deux fugitifs n’est qu’une question de temps»

« Une résistance au changement au sein de l’administration pénitentiaire aurait poussé les deux détenus à faire la malle. Ils avaient un téléphone leur permettant de contacter leur famille. Nous sommes parvenus à les localiser grâce aux appels qu’ils ont effectués. Leur capture n’est plus qu’une question de temps », a rassuré, hier au téléphone, la Directrice générale de l’administration pénitentiaire (DGAP) Sakina Mohamady Volazara.

Les deux hommes se sont évadés de la Maison
de force de Tsiafahy, mardi, au moment où ils sont sortis jeter des ordures à la poubelle située près du portail principal. « Ce sont des cuisiniers de la prison. L’un d’eux y a été détenu depuis 14 ans et l’autre, trois ou quatre ans. Celui incarcéré depuis une dizaine d’années, était même considéré comme le chef cuisinier. Pour dire que la confiance s’est installée entre les agents pénitentiaires et lui au point qu’ il n’avait plus besoin d’escorte pour jeter les ordures dehors, juste à côté des clôtures », a ex­pliqué la DGAP.
Le duo disposait d’un télé­phone lui permettant de com­muniquer avec ses proches. « Nous avons pu les tracer jusqu’à hier (avant-hier, ndlr). Ce­pendant, il paraît que les deux hommes restaient vraiment prudents. Nos éléments sont arrivés à l’endroit où le télé­phone a été localisé, juste 1h30 après que le duo a quitté les lieux », a-t-elle poursuivi. La filature s’est poursuivie, hier jusqu’à Behenjy. Les poursuivants suivent la bonne piste, mais ils sont toujours arrivés trop tard.
Les fugitifs ayant éteint leur téléphone, celui de la per­sonne avec qui ils ont passé leur dernier appel a été con­fisqué pour que la concernée ne puisse communiquer à personne d’autre, facilitant ainsi la localisation du duo. En fait « l’existence de ce téléphone facilite la traque du duo. Je suis intimement convaincue qu’il ne court pas longtemps. Il doit en principe rester en con­tact permanent avec ses proches. Même s’il a éteint le téléphone, il va le rallumer plus tard », a estimé la DGAP.

Sanctions imminentes à l’encontre des agents pénitentiaires
D’après la responsable, un changement a été entrepris après la récente affaire de kidnapping à Anjozorobe ayant impliqué des détenus censés être en prison. « Depuis, nous avons renforcé la sécurisation des détenus, d’autant que ceux de Tsiafahy sont généralement composés de dangereux criminels. Alors qu’auparavant certains d’entre eux ont pu dormir dans la cour, maintenant ils doivent tous passer la nuit dans les cellules », selon la DGAP, qui estime que la résistance au changement aurait poussé les deux détenus à s’évader.
Par ailleurs, une enquête administrative est en cours, concernant les agents pénitentiaires ayant travaillé au moment des faits. « J’attends maintenant le rapport final de cette enquête. Les sanctions à l’encontre des responsables de cette double évasion sont imminentes. Il faut serrer la vis car une telle gabegie ayant conduit à la fuite des prisonniers réputés dangereux, terrorise la po­pu­lation », a-t-elle conclu.

LR

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