Ralentissement des activités économiques: l’accélération des investissements préconisée

Face au ralentissement des activités économiques, l’accélération des projets d’investissement est incontournable pour augmenter la croissance. D’après le Fonds monétaire international (FMI), la croissance “devrait se maintenir à 4,2% en 2024 et accélérer pour atteindre 4,6% en 2025”.

En réalité, d’après le constat du FMI, l’économie malagasy se stabilise mais fait face à une inflation persistante. “Après une croissance de 4,2% en 2023, l’activité économique est restée stable début 2024, malgré une bonne récolte de riz et un rebond de l’extraction du graphite”, peut-on lire sur une missive de l’institution de Bretton Woods.

De son côté, Aivo Andrianarivelo, gouverneur de la Banque Centrale a indiqué lors d’une rencontre avec la presse en début de semaine qu’”Il faudrait aussi fluidifier le paiement des entreprises prestataires de l’Etat (…). Quand les entreprises ne travaillent pas, l’activité économique se contracte. En effet, l’investissement est le noyau de l’activité économique. Quand l’investissement fait défaut, l’économie tourne au ralenti”. Et de poursuivre que “L’Etat a effectivement une vision et de nombreux projets mais c’est peut-être leur exécution qui ralentit (…) Il devra donc déployer des efforts pour accélérer ces projets d’investissement qui sont déjà inscrits dans la loi de finances, d’autant qu’il n’est pas encore tard pour lancer les engagements”.

En termes d’inflation justement, celle-ci persiste bien que l’Ariary soit plus ou moins stable par rapport aux devises étrangères. En effet, au mois de mars 2024, le taux d’inflation était de l’ordre de 7,2%, pour atteindre les 7,8% au mois d’août. Sous l’effet de la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, le mauvais état des infrastructures routières qui continuent d’accroître les coûts de transports et de production, remarque le FMI. Ainsi, “les prix du riz ont augmenté de 5,2 % et contribuent à 12,4% de la variation totale. L’inflation de l’énergie a atteint 8,8%, avec une contribution de 7,1%”, précise la note de conjoncture économique de la BFM, publiée le 5 novembre dernier.

Le fait est que la plupart des produits à Madagascar sont importés et la Banky foibe constate que même le prix des produits locaux à tendance à augmenter. “Il est possible que les ruraux utilisent des engrais importés et quand le prix de ces intrants augmente, cela a une répercussion sur le coût de production et le prix de vente” explique le gouverneur de la BFM.

A ce sujet, les prix des engrais Phosphate de Di-Ammonium ont augmenté, atteignant 546,7 dollars US par tonne, contre 505,1 dollars à la même période de l’année précédente, sous l’effet d’une demande vigoureuse et de coûts de production élevés.

Dans tous les cas, pour ce dernier trimestre, la BFM a maintenu le taux de facilité de dépôt à 9.50% et le taux des facilités de prêt marginal à 11,50% pour, ces outils permettant de juguler et de maîtriser l’inflation.

Enfin, en matière de devises, il faut savoir qu’au mois de janvier, un euro s’échangeait à 4.987,27 ariary et le dollar à 4.574,21 ariary. A cette période, un euro valait 1,089 dollar. Début octobre, le dollar s’échangeait à 4.537 ariary et l’euro à 5.000,32 ariary. D’après la note conjoncture économique de la BFM, en glissement annuel à fin septembre 2024, l’ariary s’est déprécié de 0,5% par rapport au Dollar US et de 4,7% par rapport à l’Euro. “On peut dire que l’ariary est stable car ce taux est peu élevé alors que dans d’autres pays, cela peut atteindre cent points”, détaille le gouverneur. “Dans ce sens, l’intervention de la Banque Centrale est de renforcer la réserve en devises et non d’influer les cours”, poursuit-il.

Tiana Ramanoelina

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