Madagascar fait partie du G-Zéro, ce groupe de pays qui séquestrent plus de carbone qu’ils n’en émettent. Aux côtés du Bhoutan, du Suriname et Panama, la Grande île a formé, le 12 novembre, une alliance que peu d’autres Etats peuvent prétendre rejoindre. Mais l’enjeu est de taille pour Madagascar : notre pays risque de perdre sous peu ce précieux rôle de puits de carbone. C’est pourquoi la
formation de ce groupe de pays neutres ou négatifs en carbone est cruciale pour la Grande île.
De l’autre côté, les estimations de Copernicus lors de son bulletin en date du 7 novembre n’augurent rien de bon : octobre 2024 a été le deuxième mois d’octobre le plus chaud au monde, après octobre 2023, et il est désormais « pratiquement certain » que 2024 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée. Selon cet observatoire européen du changement climatique, l’anomalie de la température moyenne pour le reste de 2024 devrait tomber à presque
0 pour que 2024 ne soit pas l’année la plus chaude jamais enregistrée.
Cependant dans la capitale malgache à l’instar des autres parties du globe, ce mois de novembre a déjà réservé son lot de chaleur insupportable. A aucun moment dans le passé la population tananarivienne n’a autant souhaité l’arrivée d’un cyclone pour apporter enfin un peu de précipitation. Mais sauf changement de dernière minute, car la nature nous réserve toujours des surprises, Bheki ne compte même pas entrer dans le territoire malgache, alors il est fort probable que la capitale va encore attendre longtemps avant d’obtenir un peu de pluie lui permettant de résoudre en partie le problème de coupures d’eau et l’attente interminable de la venue des camions-citernes…
Force est de reconnaître que ce problème climatique est dû en grande partie par les activités humaines elles-mêmes. Souhaiter la pluie tout en utilisant des moyens de transport qui polluent l’air, c’est un peu paradoxal non ? En effet, d’après le service de la météorologie, le niveau de la pollution dans la capitale ne fléchit plus depuis environ deux semaines maintenant. Et dans les zones où se trouvent des forêts capables de séquestrer le carbone et attirer les précipitations, le feu détruit tout sur son passage. Tel est notamment le cas dans la nuit de samedi à Mandraka Park, avec la mort de tous les animaux qui y vivent. Autant dire que nous sommes encore loin de sortir de l’auberge.
Rakoto