Les opérateurs de mobile money (Airtel Money, MVola et Orange Money) dénoncent la décision unilatérale de l’administration fiscale qui envisage de mettre en place une nouvelle taxe sur le mobile money. Cette nouvelle taxe de 0,5% frappera toutes les transactions excédant 150 000 ariary.
Les opérateurs de mobile money avancent plusieurs arguments pour expliquer que les conséquences de cette mesure fiscale joueront finalement en défaveur de l’économie et de la société. Ainsi, ils mettent en exergue le fait que cette taxe constituera un fardeau pour les 23 millions de Malgaches qui utilisent leurs services.
En cette période de crise, il importe de savoir combien de ménages peuvent encore effectuer de manière fréquente des transactions sur mobile money pour une valeur excédant les 150 000 ariary. Ce dont on peut être sûr est le fait que ce n’est pas tous les jours que les ménages malgaches effectuent une transaction de cette valeur.
Autrement dit, seuls ceux qui ont des activités commerciales ou les personnes assez riches qui peuvent de permettre de faire des achats de cette valeur qui sont principalement concernés. Donc, cela ne touche pas la grande majorité de la population. En effet, cette somme représente presque le montant du salaire minimum.
Tout ce qu’on peut dire est le fait que l’Etat cherche par tous les moyens à renflouer ses caisses. Ainsi, après être intervenu au niveau des indemnités allouées aux députés et qui serviront à l’achat des voitures 4X4 (une décision qui lui permettra d’économiser une somme relativement importante), ce sont les opérateurs en mobile money qui en font les frais.
Quoi qu’il en soit, cette nouvelle taxe s’ajoutera donc aux différents frais que les utilisateurs finaux doivent payer. Dans chaque transaction sur mobile money, il y a déjà les frais d’envoi qui, chez certains opérateurs s’élèvent environ à 0,8% pour un montant inférieur à 1000 000 d’ariary.
Toutefois, si le montant de la transaction est inférieur à 100 000 ariary les frais d’envoi s’élèvent à 1,9%. A tout cela s’ajoutent encore les frais de retrait (environ 0,3% pour une transaction inférieure à
1 000 000 d’ariary et 1,5% si la transaction est inférieure à 100 000 ariary).
On remarquera ainsi que ce sont les transactions de faible montant, concernant donc la grande majorité de la population, qui sont les plus pénalisées. Heureusement encore que les dépôts ne font l’objet d’aucun frais mais encore faut-il présenter le téléphone qui reçoit le dépôt.
Qu’on le veuille ou non, avec tous les frais et taxes qui frappent les transactions on ne peut pas nier que tout le monde veut s’enrichir sur le dos des consommateurs finaux sans distinction et ce sont eux qui vont, en dernier lieu, payer les pots cassés.
Aimé Andrianina