En 2024, les exportations des produits de rente et de la pêche connaissent une baisse en volume et en valeur. Selon les explications du ministère de l’Economie et des finances, cette situation est due à un premier semestre marqué par un contexte mondial particulièrement difficile, avec l’aggravation des tensions géopolitiques.
Année difficile pour les produits de rente. Le ministère de l’Économie et des finances a indiqué que les exportations des produits de rente ont chuté en volume et en valeur au cours du premier semestre 2024. En volume, la baisse est estimée à -10,5%. Ce recul est principalement attribué à la diminution des exportations de girofle (-24,1%), bien que les exportations de vanille (+194,9%) et de cacao en fève (+10,7%) aient montré une bonne dynamique. En valeur, les produits de rente ont enregistré une baisse de -26,6% durant cette période. La diminution en valeur est due à la chute des exportations de girofle (-23,5%) et de vanille (-40,1%), malgré une augmentation notable de la valeur des exportations de cacao en fève (+212,7%).
Les statistiques douanières révèlent qu’au premier semestre 2024, 2.852,194 tonnes de vanille ont été exportées, contre 968,727 kilos à la même période en 2023. Par ailleurs, selon le Trade Map de l’Organisation mondiale du commerce, 4.400 tonnes de vanille ont été exportées durant la campagne 2023-2024. En revanche, les exportations de girofle ont légèrement diminué. Les données douanières indiquent que Madagascar a exporté 27.946 tonnes de girofle au cours des six premiers mois de 2023, contre 21.000 tonnes au premier semestre 2024.
Par ailleurs, les produits de la pêche ont également subi une baisse durant la même période en 2024. Le Projet de loi de finances 2025 indique que le premier semestre 2024 a été marqué par une diminution en volume (-26,5%) et en valeur (-32,6%) des exportations de produits halieutiques. Cette baisse s’explique principalement par la diminution des exportations de crevettes, qui ont chuté de -32,2% en volume et de -35,1% en valeur.
Pour expliquer ces baisses, le ministère indique que le premier semestre 2024 a été marqué par un contexte mondial particulièrement incertain, notamment en raison de l’aggravation des tensions géopolitiques. Cela a entraîné une stabilisation des prix des produits de base à un niveau élevé et une hausse des taux de fret maritime en provenance d’Asie depuis avril 2024. Cette configuration du commerce international exerce des pressions inflationnistes tant au niveau national qu’international.
En revanche, les produits textiles et miniers ont affiché une performance intéressante. Les exportations du secteur textile et habillement ont enregistré une croissance de +4,4% en volume, malgré une baisse de -6,4% en valeur. “Cette évolution est principalement attribuable à l’augmentation de +9,0% du volume des exportations d’habillement. Cette situation s’explique en partie par une hausse de la demande sur les principaux marchés d’exportation de Madagascar, notamment les États-Unis, l’Afrique du Sud et la France”, précise le ministère dans le PLF2025.
Les exportations des produits extractifs ont également augmenté de +10,3% en volume alors qu’en valeur, ils ont connu une baisse de -41,5%. “Cette distorsion volume-valeur est due à la baisse du cours des produits miniers tels que le Cobalt et le Nickel due à l’abondance de l’offre au niveau international”, explique le ministère. La hausse en volume a été portée par la hausse des exportations de graphite (+96,3% en volume et +77,0% en valeur), du Mica (+120,6% en volume et +135,2% en valeur), et des Minerais de Chrome (+207,4% en volume et +212,9% en valeur). A contrario, les exportations de Nickel (-35,0% en volume et -55,5% en valeur) et des Minerais de titane (-8,6% en volume et +7,0% en valeur) ont connu une baisse durant le premier semestre 2024.
Malgré un contexte mondial particulièrement difficile en 2024 ayant affecté les échanges commerciaux et les investissements sur le plan international, Madagascar a quand même montré une économie résiliente. De ce fait, la croissance économique du pays pour l’année 2024 a été réévaluée à +4,4%, en légère baisse par rapport à l’estimation initiale de +4,5% prévue dans la Loi de Finances Rectificative (LFR 2024). Cette performance est notamment soutenue par trois principaux secteurs selon le ministère, dont le textile (+31,6%), le tourisme (+14,7%) et les poste et télécommunication (+13,4%).