Fonds d’adaptation au changement climatique: Max Andonirina Fontaine interpelle les pays les plus pollueurs

Madagascar, par le biais du ministre de l’Environnement et du développement durable, Max Andonirina Fontaine, a pris part au segment de haut niveau (HLS) à la Cop 29 en Azerbaïdjan. Dans son discours, il a de nouveau interpellé les grandes puissances à faire face à leurs responsabilités climatiques en tant que plus grands émetteurs de CO2 au monde au détriment de Madagascar, un des derniers remparts contre le changement climatique.

Max Andonirina Fon­taine a débuté son discours en rappelant que « Madagascar est une digue face aux tempêtes climatiques mondiales. Elle séquestre le carbone, protège une biodiversité exceptionnelle et agit comme un rempart contre les déséquilibres climatiques ».
Et malgré le manque de moyens financiers pour faire face aux catastrophes à répétition, comme les cyclones, les sécheresses et les inondations, parmi les conséquences du dérèglement climatique détruisant chaque année des villes, des champs agricoles et des infrastructures, avec une perte estimée à 4% du PIB, Madagascar, qui n’émet que 0,08% des émissions carbones mondiales, essaie de tenir bon et refuse de baisser les bras.
« Nous avons choisi de faire face avec détermination, sous la vision du président Andry Ra­joelina. Notre Politique géné­rale de l’Etat place la lutte contre le changement climatique au cœur de ses priorités et Mada­gascar comme un pays solution et d’actions », a-t-il continué.
Et selon le ministre malgache, « Madagascar traduit cette vision en actions concrètes. Depuis la Cop 28 à Dubaï, nous avons franchi des étapes clés telles que la mise en œuvre du programme de réformes environnementales FRD avec le soutien du FMI et de la Banque mondiale, qui ont fait de Madagascar le premier pays à bénéficier du cadre de collaboration renforcée sur l’action climatique, le lancement de notre première obligation verte de 35 millions de dollars en partenariat avec le secteur privé, et en­fin la collaboration active avec le GEF, le FMI et la Banque mondiale pour structurer une nouvelle obligation, le Lemur Bond, destinée à préserver notre biodiversité unique ».
Pour Madagascar, l’ada­p­tation au changement climatique ainsi que les pertes et préjudices subis sont devenues une réalité vécue et une urgence absolue. Le ministre a insisté que « nos communautés doivent être mieux préparées à affronter des catastrophes toujours plus fréquentes. La mitigation, fondée sur notre rôle de puits de carbone, reposera sur une gestion durable de nos ressources naturelles, pilier central du développement de notre pays ». Et l’une des raisons convaincantes pour être membre fondateur de la coalition G-Zéro, annoncée à la Cop 29, « C’est une alliance des pays carbone negative fondée sur un principe simple, mais puissant : séquestrer plus de carbone qu’ils n’en émettent ».

Plus d’investissements

Cependant, les efforts fournis par Madagascar ne suffiront pas à consolider la digue sans la mobilisation immédiate de fonds pour les pertes et préjudices climatiques dès 2025, en faveur des pays les plus vulnérables.
« Ce fonds n’est pas un luxe ni une faveur, mais une responsabilité partagée, selon le principe des responsabilités com­munes, mais différenciées. Nous insistons également sur l’importance des financements ad­ditionnels, prévisibles et surtout alignés aux besoins des pays en développement, conformément aux principes de la Convention et de l’Accord de Paris. Ces moyens doivent soutenir la mise en œuvre de nos Plans nationaux d’adaptation, car chaque dollar investi aujourd’hui épargne des milliards de dégâts demain. »
A ce propos, Max Ando­nirina Fontaine a rappelé la déclaration du secrétaire général des Nations unies, comme une vérité fondamentale : « le financement de la lutte contre le changement climatique n’est pas de la charité, c’est un investissement. L’action en faveur du climat n’est pas facultative, c’est un impératif. »
« Cette digue que représente Madagascar n’est pas éternelle. Si elle cède, ce n’est pas seulement notre pays qui som­brera, mais une part de l’équilibre de notre planète. L’Histoire retiendra deux choses de nous : soit que nous avons osé changer le cours de notre destin ici, soit que nous avons signé l’arrêt de mort de millions de vies. Mada­gascar choisit la première voie et exhorte chacun dans cette salle à faire de même. L’avenir nous regarde », a-t-il conclu.

Reccueillis par Sera R.

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