Onze mois après l’attaque suivie du meurtre de Roger Rambola, maire de la commune rurale d’Andranomiely à Ankazobe, le Tribunal de première instance (TPI) d’Ankazobe a rendu son verdict avant-hier, tard dans la soirée.
Les deux principaux accusés, s’agissant de deux militaires du Dispositif autonome de sécurité (Das), ont été condamnés à 10 ans de prison. En fait, quelques jours après ce braquage mortel survenu la nuit du 7 janvier, sous l’effet de l’alcool, l’un des deux soldats a révélé à un groupe de villageois qu’il avait tué l’élu parce que celui-ci les avait chassé de la commune. En réalité, le maire Roger Rambola était contre les pratiques d’extorsion d’argent que les deux militaires effectuaient sur la population dans sa circonscription.
Trois autres soldats de la même unité ont écopé de 5 ans de prison avec sursis. Des témoignages irréfutables indiquaient qu’ils se trouvaient à l’endroit de l’invasion des assaillants la nuit de l’attaque mais n’ont pas réagi. Ce, alors même qu’ils auraient pu ouvrir le feu, histoire de dissuader les bandits avant qu’ils ne pénètrent dans le domicile du maire.
Le sixième accusé n’est autre qu’un adjoint à la mairie d’Andranomiely. Il a été prouvé que le concerné agissait avec les dahalo qui ont pris d’assaut le village. Par conséquent, il a écopé d’une peine de 7 ans de prison.
La dernière personne condamnée est une civile originaire d’Andriamena Tsaratanàna, qui a écopé de 5 ans de prison. Le traçage de la puce retrouvée dans le téléphone d’un dahalo tué par les poursuivants quelques jours après l’attaque a abouti à son interpellation et ainsi de l’accuser de complicité.
38 personnes devant la barre…
Ce jugement prononcé au terme d’une longue audience d’une journée entière, avant-hier, a commencé vers 8h à la salle 4 du TPI d’Ankazobe, et s’est terminée vers 22h après l’annonce du jugement. D’après les informations, 38 personnes ont été présentées devant la barre mais seule les sept citées précédemment ont été condamnées dans cette affaire ultra-médiatisée en janvier. Le reste, c’est-à-dire les 31 personnes, ont été acquittées au bénéfice du doute.
ATs.