Jouer la transparence à fond

On l’attendait de­puis un certain temps, finalement elle est arrivée. Qui c’est « elle » ? La pluie évidemment ! Effectivement, cela fait un bon moment que tout le monde espérait les premières gouttes de pluie afin d’atténuer la chaleur torride qui faisait suffoquer toute la population de la capitale.
Maintenant qu’elle est là, on se pose maintenant la question de savoir s’il s’agit d’une pluie artificielle ou serait-elle naturelle. C’est la question que se pose tout le monde dans les réseaux so­ciaux. La raison est que dès les premières gouttes de pluie de vendredi, la Jirama s’est vantée que la pluie artificielle qu’elle a provoquée a réussi.
Ainsi, la pluie qui est tombée en début de week-end serait à mettre à l’actif de la compagnie d’eau et d’électricité de Madagascar. Ce qui n’a pas manqué de piquer la curiosité de nombreuses personnes qui ont bien remarqué que les services de la météorologie avaient déjà annoncé que la pluie tombera pendant le week-end bien des jours à l’avance.
Le fait qu’on mette en doute l’intervention de la Jirama montre que la population n’a plus tellement confiance en cette compagnie. Ce man­que de confiance trouve son explication dans les délestages qui se poursuivent malgré toutes les promesses faites dans le sens d’une réduction sensible des délestages.
C’est pourquoi, dans le même chapitre, on se demande également les raisons des coupures d’électricité qui surviennent dès que les premières gouttes de pluie tombent. Tout le monde voudrait bien savoir s’il s’agit de défaillances techniques ou de délestages.
Effectivement, il se pourrait bien que la Ji­rama profite du mauvais temps pour exécuter des délestages non programmés. Ainsi, elle n’aura pas d’excuse à formuler à l’endroit de ses usagers pour tous les désagréments que cela provo­que.
Il faut reconnaître que ces délestages sont devenus plus fréquents ces derniers jours, on ne sait pour quelles raisons. Et le mécontentement de la population, déçue par les promesses non te­nues, risque de nouveau de se manifester. Ce qui ne serait pas une bonne chose en cette période de campagne électorale.
Bien sûr, on sait trop bien l’état dans lequel se trouve le matériel. C’est du matériel d’un certain âge et qui n’a pas été entretenu. Mais tout de même, il est curieux de constater que l’électricité est systématiquement coupée dès les premières gouttes de pluie.
Pour résumer la si­tuation, beaucoup pensent que la Jirama ne joue pas franc jeu. Et c’est cette opacité qui entoure la situation exacte dans laquelle elle se trouve qui risque de lui jouer un mauvais tour. Pourtant, dans une telle circonstance, la meilleure des choses à faire est de jouer la transparence à fond.

Aimé Andrianina

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