Gestion durable de la fertilité des sols: un enjeu pour la sécurité alimentaire à Madagascar

La population de Madagascar, actuellement de 30 millions d’habitants, devrait atteindre 50 millions d’ici 2050 (Projetctions Instat). Face à cette croissance démographique, le pays devra accroître ses productions agricoles, notamment le riz, dont les rendements actuels tournent autour de 2,7 tonnes par hectare. L’objectif est de doubler cette production pour répondre aux besoins alimentaires croissants. Cependant, cet accroissement doit se faire de manière durable en prenant soin des sols, qui sont souvent fragiles et pauvres, tout en pré­servant les ressources naturelles essentielles, comme l’eau et les forêts.
La question centrale qui se pose est comment augmenter la productivité de manière durable, tout en protégeant les sols et l’environnement. C’est autour de ce défi que se sont réunis des experts et acteurs de terrain lors de la conférence-atelier sur la gestion durable de la fertilité des sols, tenue les 28 et 29 novembre à l’hôtel Panorama Antananarivo. L’événement a rassemblé plus de 130 participants, parmi lesquels des scientifiques, des agriculteurs, des décideurs politiques et des partenaires de la coopération internationale, tels que la GIZ et le Cirad.
Le directeur régional du Cirad en Afrique australe et Mada­gascar, Jean-Marc Bouvet, a souligné la liaison entre la fertilité des sols à celle de la sécurité alimentaire. « Avec une population en forte croissance, il est crucial de maximiser la production agricole sur les sols disponibles, tout en préservant leur fertilité ». La conseillère de la GIZ, Tanja Pickardt, a évoqué les projets en cours, comme le projet GIZ-ProSol, « visant à améliorer la fertilité des sols dans des régions comme le Boeny et l’Androy, tout en intégrant les petits agriculteurs dans ce processus de transformation agricole ».
Deux approches sont souvent évoquées. La première repose sur des pratiques agroécologiques, respectueuses de l’environnement mais moins intensives. La seconde privi­légie l’utilisation d’engrais chimiques, plus efficaces mais moins durables, comme l’ont montré certaines expériences en Occident. La solution idéale réside peut-être dans un compromis entre ces deux approches.

Arh.

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