Les autorités somaliennes tardent à arriver à Nosy Be pour négocier le rapatriement des 47 survivants du naufrage de leur embarcation, le 48e ayant succombé à une maladie le 27 novembre et enterré sur place sur accord de son frère qui l’accompagnait dans ce périple. La grogne commence à monter au sein de la population locale qui prend en charge leur alimentation. Une délégation de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) Madagascar est venue sur place pour voir de près la situation.
D’après le commissariat de la Sécurité publique (CSP) de Nosy Be, les autorités mahoraises ont certes pris en charge les frais de rapatriement des Malgaches dernièrement, mais cela ne signifie pas forcément que la responsabilité de rapatrier ces Somaliens doit incomber à Madagascar. « Cela nécessite des négociations entre les autorités des deux pays », a-t-il indiqué. En attendant, « la communauté locale, à travers différentes associations et autres organismes,
s’organise sous l’égide du délégué de la population, pour assurer la survie de ces migrants », a expliqué le préfet de Nosy Be.
Cependant, les vivres commencent à manquer et l’arrivée des autorités somaliennes se fait attendre. « Le procureur général et le corps diplomatique somaliens devaient venir cette semaine pour négocier le rapatriement de ces migrants mais jusqu’ici, nous attendons encore et encore »,
a-t-il poursuivi. « Une équipe de l’OIM est venue ici avant-hier et a procédé aux enquêtes pour comprendre les besoins de ces migrants. Pour autant, nous appelons à l’accélération des procédures de leur rapatriement car les charges pèsent lourdes à la communauté locale », s’est plaint le préfet.
16 femmes et deux mineurs
Selon ses précisions, « Parmi les survivants, il y a 16 femmes et deux mineurs, tous les deux de sexe masculin et âgés de 17 ans. » A noter que l’un des Somaliens est mort, le 27 novembre, des suites d’un malaise. « Le concerné avait des problèmes pulmonaires et n’a jamais eu l’appétit depuis son arrivée. Son frère qui l’accompagnait, a demandé qu’on l’enterre ici même. Alors après avoir observé les rites musulmans et au terme des procédures administratives, il a vite été inhumé car l’incinération des cadavres ne fait pas partie de leur culture », a-t-on expliqué.
Des pêcheurs ont retrouvé ces Somaliens en haute mer, le 22 novembre à Nosy Iranja. Ils étaient 70 à avoir effectué le voyage depuis le 2 novembre pour rejoindre Mayotte, mais les deux vedettes qui les ont transportés, ont connu des problèmes techniques
et ont chaviré. Au final, 48 d’entre eux ont survécu à ce périple et sont pris en charge à Nosy Be, mais voilà que l’un d’eux a également succombé. Le plus grand problème pour les enquêteurs est que ces migrants ne connaissent que leur langue natale, empêchant l’avancée palpable de l’enquête.
LR