C’est l’aboutissement des efforts déployés par l’Etat malgache, avec une forte implication de l’Organisation des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), l’United for Wildlife. Après des mois d’attente et de procédures, 16 lémuriens catta, parmi les 47 saisis en Thaïlande, ont débarqué hier à l’aéroport international d’Ivato.
Juste après la saisie de 47 lémuriens (16 Lemur catta et 31 Eulemur fulvus) et 914 tortues (155 tortues radiées ou Astrochelys radiata et 759 tortuesaraignées ou Pixys arachnoïdes ), au mois de mai, l’Etat malgache a engagé des négociations avec la Thaïlande pour le rapatriement de ces animaux endémiques de Madagascar, classés en danger et en danger critique d’extinction dans la catégorie de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) et figurant dans l’annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites).
Et autant dire que cette démarche a porté ses fruits. Les autorités malgaches et thaïlandaises ont convenu que le rapatriement aura lieu en trois vagues, dont la première est arrivée hier avec 16 lémuriens catta. Les prochains seront prévus les 3 et 6 décembre.
D’ailleurs, pour marquer l’aboutissement des procédures engagées, le ministre de la Justice et celui de l’Environnement et des ressources naturelles thaïlandais, ont invité le ministre de l’Environnement et du développement malgache, Max Andonirina Fontaine, à leur remettre ces lémuriens et tortues, lors d’une cérémonie officielle vendredi à Bangkok. A noter que « certains animaux sont morts, malgré une prise en main satisfaisante, en raison de leur adaptation difficile à l’environnement en Thaïlande », a souligné le ministère de tutelle.
Une fois arrivés au pays, ces lémuriens placés en quarantaine seront pris en charge par le ministère de l’Environnement en collaboration avec la Direction des services vétérinaires et des chercheurs qui assureront leur traitement et suivi médical ainsi que leur sécurité avant de les réintroduire dans leur milieu naturel, en collaboration étroite avec les partenaires techniques et financiers.
Cette saisie record étant considérée comme la plus grande de l’histoire du trafic d’animaux endémiques au monde, il y a eu une collaboration sans précédent entre les autres pays de transit et de destination tels que les Comores, la Malaisie, l’Indonésie, le Taiwan pour mener les investigations et poursuivre les auteurs et complices, et ce, avec le soutien effectif de l’Organisation des Nations unies contre la drogue et le crime, l’US Fish and Wildlife Servicel’Interpol, le Widllife Justice Commission.
« Avec l’appui des différents pays et des différentes organisations internationales composant la task force internationale créée en vue de lutter contre les trafics d’espèces sauvages, Madagascar s’engage à mobiliser tous les efforts nécessaires afin de démanteler les réseaux de trafiquants internationaux, et ce, par le renforcement du réseau du bien pour éliminer le réseau du mal », réaffirme Monsieur Max Andonirina Fontaine, ministre de l’Environnement et du développement durable.
Pour l’heure, six personnes sont arrêtées et poursuivies pour trafic d’espèces en danger. Dans ce sens, le gouvernement malgache place la lutte contre le trafic illicite des ressources naturelles au cœur de la Politique générale de l’Etat.
Rakoto