Les élus de la Chambre basse viennent d’élire leur représentant au sein de la Haute Cour de Justice. A priori, ils ont choisi des personnalités ayant des liens avec le domaine de la justice, dont un ancien ministre et deux magistrats, parmi lesquels une ancienne secrétaire générale du ministère de la Justice. Cela montre que les députés ont privilégié des profils adaptés à cette mission. Quatre nouveaux membres rejoignent ainsi leurs pairs de la Chambre basse, ainsi que d’autres représentants issus de la magistrature, entre autres.
Sur le fond, il n’y a rien à redire. Toutefois, depuis la mise en place de cette instance en 2014, aucune personnalité n’a été entendue par cette entité. Pour rappel, la Haute Cour de Justice est censée juger les hautes personnalités afin que « les gouvernants et les gouvernés soient soumis aux mêmes normes juridiques sous le contrôle d’une Justice indépendante ». Pourtant, les députés de l’ancienne législature ont passé cinq années à discuter de la question et à multiplier les annonces devant les journalistes, sans jamais parvenir à juger une seule personnalité. La Cour ne serait-elle là que pour la forme ?
Il est également essentiel de se demander si les moyens nécessaires sont véritablement disponibles pour permettre à la Haute Cour de Justice de remplir son rôle. Outre la volonté politique, cette institution a besoin d’indépendance et des ressources pour traiter efficacement les dossiers sensibles. Sans ces éléments, elle risque de rester un organe symbolique, incapable de mener à bien sa mission, malgré la nomination de personnalités compétentes.
En tout cas, ce ne sont pas les dossiers qui manquent, à commencer par l’affaire des cartes biométriques, qui a suscité de vifs débats au sein de l’opinion publique. Certes, pour l’heure, les élus devront encore attendre d’être saisis des dossiers, mais il leur reste un laps de temps suffisant pour prouver leur détermination à lutter sérieusement contre l’impunité.
Rakoto