Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis la mise en place de la Haute cour de justice (HCJ) en 2018 et malgré la volonté de ses membres et de la Commission de la mise en accusation, de trainer devant la barre les anciens hautes employés de l’Etat suspectés de détournement de fonds, de malversations…ils ont fait chou blanc pour la simple raison que les députés n’ont pas joué le jeu. Même si la loi est dure et c’est la loi, les élus ne voulaient pas porter une accusation contre les anciens responsables étatiques dans le collimateur de la HCJ qui a déjà monté une dizaine de dossiers solides, mais sans suite.
C’est clair que le blocage vient de l’Assemblée nationale, maintes fois pointée du doigt comme étant à l’origine du dysfonctionnement de la HCJ qui n’a plus aucune raison d’être. C’est à l’hémicycle que revient le dernier mot et la décision finale qui pourraient sceller le sort de certains. Mais jusqu’à preuve du contraire, les élus préfèrent laisser passer une occasion de placer sur le banc des accusés des anciens ministres, premiers ministres suspectés dans des affaires louches.
A un moment donné, certains se sont même demandé à quoi bon de maintenir en place la HCJ, devenue une institution politico-judiciaire, trop dépendante de la bonne volonté de l’Assemblée nationale. Comme si la Constitution avait été élaborée pour que cela se passe ainsi. Des députés accusateurs sur le papier, mais quand il s’agit de passer à l’acte, tout le monde fait faux bond.
En ce début de la nouvelle législature, tous les yeux sont braqués sur Tsimbazaza où les membres de la Commission de la mise en accusation devant la HCJ, viennent d’être élus, affichant leur ambition de changer la donne tout en sachant que la mise en accusation n’est pas gagnée d’avance au sein de l’Assemblée nationale tant que les députés accusateurs ne montent pas au créneau.
JR.