En collaboration avec le Bureau national de lutte contre la traite des êtres humains (BNLTEH) de la Primature, la compagnie de gendarmerie de l’aéroport Ivato a récemment démantelé un réseau de traite de personnes.
Cinq personnes dont quatre femmes et
un homme, ont été appréhendées dans cette affaire depuis l’ouverture de l’enquête au début du mois passé. Les concernés sont actuellement en détention à la Maison centrale d’Antanimora en attendant leur procès.
D’après les informations, chacun membre du réseau a son rôle à jouer dans le trafic. A commencer par la recherche des personnes (uniquement des jeunes femmes) à attirer dans leur business, l’hébergement de ces dernières, la production de leurs dossiers dont certains sont des faux et tout ce qui va avec, jusqu’à l’obtention des documents et autorisation requis pour le voyage.
Une source auprès des enquêteurs indique que les personnes interpellées sont payées par des individus résidant en Chine, là où les jeunes femmes sont envoyées. Ce sont donc ces individus qui financent tout, et à charge pour les “employés” à Madagascar de faire le nécessaire pour faciliter leur voyage vers la Chine. Par ailleurs, trois personnes seraient activement recherchées en Chine dans le cadre de cette affaire.
Dans le piège…
Durant les investigations, les forces de l’ordre ont intercepté sept jeunes femmes malgaches censées rejoindre la Chine le mois passé, pour la plupart originaires des provinces. Sept ont été interceptées à Nosy Be et deux à Antananarivo. Ces dernières ont été arrêtées à l’Aéroport international d’Ivato, sur le point de s’envoler à l’étranger avec des documents de voyage à l’évidence en règle, et une somme de 2.000 euros pour la première et 5.000 euros pour la seconde.
Le mode opératoire du réseau pour piéger les “proies” consiste à leur promettre qu’une fois en Chine, elles seraient promises à être les épouses de richissimes chinois. Mais pour y parvenir, les victimes se doivent de payer au réseau une importante somme d’argent, soi-disant pour la préparation des dossiers d’une part, et d’autre part, le prix à payer auprès du réseau.
Sauf que, une fois arrivées en Chine, les jeunes femmes sont vendues entre 10 à 25 millions d’ariary par les personnes qui les ont fait venir sur place, et ne vivent pas la vie qu’on leur a promis à leur départ à Madagascar.
«Ces victimes de traites mènent une vie d’enfer sur place. Elles n’ont pas de liberté et les supposés époux qu’on leur a promis confisquent leurs passeports (…) On leur interdit de communiquer avec qui que ce soit, en plus de subir des agressions physiques, morales et sexuelles, et certaines se retrouvent au final avec des séquelles», indique-t-on.
L’on sait par ailleurs que les investigations des forces de l’ordre font suite à des doléances faites par une personne résidant en Chine, qui a pu signaler cette traite de femmes malgaches dans ce pays.
ATs.