Veiller à ses propres intérêts

Comment la population malgache va-t-elle vivre les fêtes de Noël et du nouvel An ? On se pose la question parce qu’il est constaté que les prix des produits alimentaires en­registrent une hausse alarmante et continue. Au rythme où vont les choses, on ne sait pas si on pourra encore se permettre d’acheter quelque chose vu leur prix.
Bien sûr, à la même période, on s’attend plus ou moins à ce que les prix soient tendus. Mais pas à ce niveau tout de même. D’au­tant plus que cette hausse de prix des produits alimentaires est généralisée. C’est à dire qu’elle frappe tous les produits, importés ou locaux.
Aujourd’hui, pour être bien précis, c’est le riz, l’huile alimentaire et la viande de bœuf qui sont concernés. Autre­ment dit, ce sont les produits de premières né­cessités (PPN) qui enregistrent les hausses les plus sensibles. Donc, des produits qui constituent la base de l’alimentation de la population.
La disponibilité de ces produits est incon­tournable pour chaque ménage parce qu’ils sont utilisés quotidiennement. Il ne manque plus que le sel et le sucre pour que la hausse soit complète ! Mais on ne peut pas douter que cela va arriver. Les commerçants profitent toujours de ces périodes de fête pour réaliser le maximum de profit.
Dans ces conditions, les foyers malgaches ne pourront pas se permet­tre de s’offrir quelque chose de spécial en cette fin d’année. Avec, en plus, le niveau de salaire actuel, comment peuvent – ils espérer acheter une oie ou une dinde pour Noël à plus de 100.000 ariary l’unité ?
C’est le rêve quasi impossible de chaque foyer. Il faut bien reconnaître que ces prix affichés sont réellement hors de portée de la bourse de la quasi-tota­lité de la population. Il faudra se contenter du menu habituel. Comme on le dit, faute de merles, on se contente de grives.
Face à cette flambée des prix, on peut se demander où sont les contrôles de prix maintes fois annoncés par les responsables du commerce ? Apparemment, les commerçants sont laissés agir à leur guise. Pourtant, c’est en cette période de fête que ces contrôles sont les plus attendus.
De toutes les façons, ces contrôles de prix n’ont pas l’efficacité qu’on attend d’eux. D’habitude, les commerçants font semblant de suivre les directives qui leur sont données par les contrôleurs. Mais une fois que ces derniers ont le dos tourné, ils ne se gênent pas pour afficher des prix hautement prohibitifs.
Quant aux pseudo associations pour la dé­fense des droits des consommateurs, il y a déjà belle lurette qu’on ne les a pas entendus.
A vrai dire, ces orga­nisations ne servent à rien dans leur rôle et fonctionnement actuels. Aujourd’hui, c’est à chaque consommateur de veiller à ses propres intérêts.

Aimé Andrianina

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