L’écrivain et conférencier Thierry Sinda, est actuellement dans nos murs. Il animera une conférence le 12 décembre, à l’ENS Ampefiloha à partir de midi, durant laquelle il parlera d’un livre intitulé « Les Olympes noirs », écrit par Henri Moucle et qu’il a préfacé. Littérature, poésie, sport, philosophie, droits civiques… le livre embrasse divers domaines avec une approche inédite.
Descendant du grand écrivain et homme politique malgache, Jacques Rabemananjara, Thierry Sinda, enseignant – chercheur en littérature et sciences humaines et journaliste, désire parler du sport comme vecteur de changement dans la communauté, à travers le livre « Les Olympes noirs », d’Henri Moucle, qui « célèbre les premières figures noires s’illustrant dans le sport au niveau olympique et mondial, à une époque où les préjugés racistes à l’encontre du Noir, battaient leur plein. Ce livre est sorti au mois de juillet, lors des derniers Jeux Olympiques en France.
L’ouvrage conjugue la poésie et le sport. Henri Moucle utilise le poème pour parler d’une biographie ou d’un évènement sportif qui a marqué les générations « noir », du temps de « Jack Johnson à Abébé Bikila », dans les années 1900 à 1960. C’est une vraie ode aux premières figures noires dans le sport.
« Ses poèmes biographiques et évènementiels, accessibles au plus grand nombre, sont fignolés telles des statues d’art grec en s’inscrivant dans des correspondances baudelairiennes entre beauté du geste sportif, beauté de l’agencement des mots et glorification de la lutte pour la dignité de l’Homme noir ».
Le début d’une nouvelle époque
« Les écrivains parlent moins de sports. Et pourtant, ce domaine est aussi un vecteur de changement, d’expression et de révolte pour la communauté noire », explique-t-il. La conférence sera donc orientée vers cet angle en adoptant le thème « Sport et dignité du noir aux Etats-Unis de 1908 à 1968 ».
« Depuis des siècles, au temps de l’esclavage, les « noirs » étaient catégorisés comme étant faibles, pas beaux et pas intelligents. Mais depuis le début du 20e siècle, cela a évolué, et le sport a contribué à ce changement », raconte-t-il.
Dans le livre, Henri Moucle parle par exemple du boxeur Jack Johnson qui a marqué l’histoire en mettant K.O, un boxeur blanc dénommé James J. Jeffries en 1910. « A cette époque, les « noirs » commencent à apercevoir qu’ils ne sont pas faibles, peuvent être beaux et intelligents. A cette époque, des noirs commencent aussi à investir les universités », conclut-il. Plusieurs personnages sont relatés dans le livre, entre autres l’athlète Jesse Owens avec ses 4 médailles d’or attribuées par le chancelier Adolphe Hitler…
Holy Danielle