Les citoyens commencent à s’impatienter. Les premiers résultats des élections communales, notamment à Antananarivo, tardent à tomber 24 heures après le vote, suscitant des soupçons. La Ceni se justifie.
Si lors des précédents scrutins, la Ceni publiait les tendances à chaque validation des PV, cette fois, ce n’est plus le cas, parmi les nouvelles méthodes adoptées par l’organe électoral, dans le cadre des élections Communales, laissant plus d’un sur sa faim, en l’occurrence les médias privés qui se sentent lésés, tout en suscitant un sentiment de méfiance générale.
«Par souci d’impartialité et pour éviter tout risque éventuel de trouble», a indiqué le vice-président de la Ceni, Andoniaina Andriamalazaray, joint au téléphone hier.
«Il est nécessaire de traiter chaque résultat selon le principe d’égalité car toutes les communes sont importantes», a-t-il poursuivi.
Selon ses explications, la publication pourrait créer des troubles au sein des citoyens, d’autant plus que l’envoi des PV peut prendre un certain temps avant d’arriver auprès de la Ceni. «Des chiffres raturés ou qui ne coïncident pas, les SRMV souhaiteraient alors remettre des plis conformes à la Ceni. D’où la raison de ce retard», a-t-elle précisé.
Puis hier soir, des informations ont été reçues selon lesquelles, les premiers résultats seront publiés sur le site de la Ceni, vers 19h. Mais cette annonce est restée sans suite. L’attente a été vaine car la publication des résultats s’est faite encore attendre jusqu’à ce que la RNM et la TVM, les seules stations habilitées à annoncer les tendances, dit-on, ont rendu public des résultats dans quelques circonscriptions, à la grande surprise de tous.
La MCC met en garde
Dans ce registre, «les résultats provisoires sortiront lorsque la Ceni aura terminé de recueillir tous les PV auprès de SRMV», a souligné la porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication et de la culture (MCC), Volamiranty Donna Mara, sur le plateau de la TVM, hier. «Nombreux résultats sont publiés sur les réseaux sociaux et médias mais seuls ceux de la Ceni restent validés», a-t-elle avancé.
Concernant la déclaration de certains de contester les résultats, en l’occurrence dans la Capitale, «le fait de ne pas accepter les résultats définitifs, constitue une entrave au processus démocratique» d’après elle qui met en garde toute tentative de la part des «opposants» de semer des troubles. «La loi stipule que le refus de reconnaître les résultats est une infraction», a-t-elle indiqué, en faisant référence à la loi organique 2018-008, relative au régime des élections.
«Face aux provocations et manipulations en tout genre, j’appelle la population à rester calme en attendant la proclamation des résultats définitifs», a indiqué la ministre de la Communication et de la culture (MCC), Volamiranty Mara Donna.
Malgré cela, la MCC rassure que «des recours peuvent encore être enclenchés en cas de non satisfaction», adressés à la Ceni et aux Tribunaux administratifs en charge de la proclamation définitive des résultats.
Rakoto
Harilala Ramanantsoa mène provisoirement la course
D’après les premiers résultats provisoires de la Ceni, publiés sur les chaines nationales, Harilala Ramanantsoa arrive en tête dans la capitale avec un écart de 22.546 voix. Les PV de 978 bureaux de vote sur les 1.139 dans la capitale, sont parvenus à la Ceni et Harilala Ramanantsoa a obtenu 99.192 voix (43,09 %), suivie par Tojo Ravalomanana avec 76.646 voix (36,21 %). Il reste encore 161 bureaux à traiter à Antananarivo.