Face à la reprise imminente de Base Toliara, Herindrainy Olivier Rakotomalala, ministre des Mines et des Ressources Stratégiques évoque la “fixation de plusieurs paramètres techniques et environnementaux”. Pour sa part, Max Andonirina Fontaine, ministre de l’Environnement et du développement durable évoque la poursuite de l’étude d’impact environnemental.
Les deux membres du gouvernement ont apporté des explications dans le journal télévisé de la TVM le 01 décembre.
La levée de suspension de Base Toliara a été actée en conseil des ministres le 27 novembre dernier après cinq ans. Le projet est en phase de devenir une des plus grandes exploitations minières à Madagascar avec des retombées socio-économiques non négligeables.
Le ministre en charge des mines rassure sur le fait qu’il n’y a aucune habitation au sein de l’exploitation. Outre la création d’emplois qui est évidente, Base Toliara va également participer à des projets nationaux et régionaux estimés à hauteur de 80 millions de dollars.
“Au moment de la certification du projet, Base Toliara versera un montant de 20 millions de dollars à titre de contribution pour des projets nationaux et 10 millions de dollars pour des projets régionaux à Atsimo-Andrefana : il y aura un comité pour définir l’utilisation à bon escient de cette somme, on pourra par exemple développer le tourisme en améliorant les infrastructures comme les routes, l’aéroport ou les hôpitaux (…)” a expliqué le ministre. “Au début de l’exploitation proprement dite, Base Toliara versera 10 millions de dollars pour financer des projets régionaux. Trois ans après le début de l’exploitation, les mêmes montants seront versés pour les projets nationaux et pour Atsimo Andrefana. Pareillement cinq ans après le début de l’exploitation”, poursuit-il.
A travers des projets RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises, Base Toliara versera également 4 million de dollars par an, avec une augmentation de 2% chaque année qui bénéficiera à des projets de développement au niveau local, c’est-à-dire les communes concernées par le projet d’après toujours le ministre des mines.
Vraisemblablement, cette exploitation sera menée d’une manière durable. “L’exploitation ne se fait pas sur la plage mais à plus de 18 kilomètres de là et n’utilise pas de grande quantité d’eau, le minage se fait à sec. L’extraction de ces matières nécessite tout de même l’utilisation d’eau sera d’ailleurs extraite de la nappe aquifère à 120 mètres du sol”, détaille le ministre des mines.
Au niveau des ressources humaines, le code minier en vigueur à Madagascar impose qu’au moins les 80% des employés du projet soient des Malagasy. L’article 243 du code minier prévoit également le transfert de compétences.
Etude d’impact environnemental
“Tous les projets de développement doivent se faire d’une manière durable. Nous devons concilier le développement économique et la protection de l’environnement”, a expliqué pour sa part le ministre en charge de l’Environnement. En effet, la révision du décret Mecie est justement de garantir que les investissements économiques ne nuisent pas à l’environnement et au bien-être social. “Avec cette levée de suspension, l’Office Nationale de l’Environnement et le ministère de l’environnement vont poursuivre l’étude d’impact environnemental. Le premier a été déjà été effectué en 2014 et en dix ans la nature change. L’étude d’impact environnemental doit être alignée au nouveau décret Mecie”, explique Max Andonirina Fontaine.
Lorsque l’étude d’impact environnemental sera bouclée, un plan de gestion environnemental et social sera établi, ainsi qu’un plan d’action sur les biodiversités pour mesurer les impacts, diminuer et compenser les effets. “Base Toliara est une entreprise cotée en bourse et ne peut pas faire de faux pas côté environnemental. De son côté, l’Etat malagasy est en droit de surveiller le respect de tous les paramètres notamment environnemen- taux”, conclut le ministre.
Tiana Ramanoelina