Les élections communales et municipales qui se sont tenues le 11 décembre se sont généralement déroulées dans le calme, malgré quelques irrégularités signalées, a rapporté l’observatoire Safidy samedi devant la presse à Ambatonakanga. Une vague de désinformation a marqué le processus électoral, a-t-on appris du rapport de cet observatoire.
Selon le rapport de Safidy, 269 cas de mésinformation, désinformation et malinformation ont été relevés le jour du scrutin. Ces cas concernent notamment des accusations de fraude. Le réseau Facebook a servi à la fois de vecteur de désinformation et de plateforme de communication pour les candidats. «Facebook a été un outil stratégique au service de la communication des candidats. Il a permis de dénoncer des irrégularités, mais malheureusement, il a amplifié aussi la désinformation, exacerbant ainsi les tensions politiques» indique le compte rendu.
Cette situation a exacerbé les tensions politiques et fait augmenter la méfiance envers les institutions électorales. Cette désinformation se poursuit jusqu’à ce jour. Plusieurs candidats crient déjà victoire sur les réseaux sociaux, principalement sur Facebook. Ces déclarations non officielles risquent de créer des foyers de tensions et remettre en cause la crédibilité de la Commission nationale électorale indépendante (Ceni), seule institution habilitée à publier les résultats provisoires. La Ceni a rassuré l’électorat car contrairement aux précédents scrutins où la Ceni publiait les tendances à chaque validation des procès-verbaux, cette fois, elle a adopté de nouvelles méthodes pour éviter tout trouble potentiel.
Hausse du taux
de participation
Malgré les tensions, le taux de participation aux élections a légèrement augmenté par rapport à 2019. Selon l’observatoire Safidy, le taux de participation est passé de 33,3% en 2019 à 39,3% cette année. La région Androy a enregistré le taux le plus élevé avec 54,8%, tandis que les régions Ihorombe et Diana ont affiché les taux les plus faibles, inférieurs à 30%. Les élections communales et municipales ont également mis en évidence la stratégie du parti présidentiel «Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina» (Irmar) pour consolider son ancrage local avec une couverture nationale, indique l’observatoire Safidy. Les partis d’opposition, scindés et affaiblis par des tensions internes et des désaccords persistants, ont tenté de redynamiser leur présence sans réussir à présenter un front uni face au pouvoir en place. Cette situation a accentué les tensions non seulement dans la capitale mais également dans les chefs-lieux de province. Et l’opposition s’enfonce davantage dans la défaillance et la défaite.
184 signalements
Depuis le début de la propagande, Safidy a reçu 184 signalements via ses numéros verts. Les signalements les plus récurrents concernaient la participation des agents de l’administration à la campagne électorale, les rajouts suspicieux dans la liste électorale, les suspicions de fraudes électorales durant le jour de scrutin, la perte du droit de vote pour les personnes ne figurant plus dans la liste électorale, et les bourrages d’urnes causant des incidences électorales ainsi que la violation du caractère immédiat de l’établissement des procès-verbaux (PV).
F.M