C’est la période du litchi. Mais contrairement aux précédentes années, on n’en trouve pas beaucoup sur les marchés. Avant, dans tous les quartiers, à chaque coin de rue, en cette période, on pouvait rencontrer un vendeur de litchi. Ce qui est loin d’être le cas cette année.
On avance que cela est dû à une production moins importante cette année. L’explication se trouverait dans la maturité précoce de ce fruit saisonnier cette année ainsi qu’à l’insuffisance de pluie. En conséquence, il y a moins de litchis sur le marché local.
D’autant plus que, comme Madagascar est un grand exportateur de litchis, bon an, mal an, les exportations doivent se poursuivre afin de maintenir le quota de Madagascar sur le marché extérieur. Autrement, d’autres producteurs vont en profiter. La moindre défaillance serait préjudiciable pour les campagnes à venir en matière d’exportation.
D’aucuns ignorent que les exportations de litchis sont une importante source de rentrée de devises pour le pays. Et la réduction du quota de Madagascar impacterait sensiblement la balance commerciale du pays. Pour cette raison, l’accent est mis avant tout à l’atteinte de ce quota.
Par ailleurs, l’exportation de litchi est une activité très profitable quand on voit le prix affiché du litchi de Madagascar sur les étals des marchés en Europe. Mais pour que cela perdure, le respect de la qualité des fruits exportés n’est pas négociable.
Bien évidemment, cela a un impact direct sur le prix proposé sur place. Comme le litchi devient plus rare sur le marché local, il devient plus cher. Comme on le dit selon la théorie économique libérale, « ce qui est rare est cher ». On peut dire qu’on n’a jamais vu des prix aussi élevés sur le marché local.
Dans certains quartiers, le prix du kilo peut atteindre les 6 000 ariary, donc plus cher que le riz. Du jamais vu ! Selon les vendeurs, ce prix prohibitif résulte du prix trop élevé appliqué par les fournisseurs. Ainsi, ils ne peuvent que répercuter le prix d’achat élevé avec une marge minime à la vente.
En fin de compte, ce sont les consommateurs locaux de ce fruit très apprécié par les Malgaches qui vont être pénalisés. Sans aucun doute, les Malgaches vont consommer moins de litchi cette année, vu son prix. Les consommateurs nationaux sont ainsi obligés de limiter leur envie
On ne peut qu’espérer que l’année prochaine, la production sera meilleure et que les prix seront plus abordables. Autrement, vu l’évolution du prix sur le marché local, avec cette tendance à la hausse, incontestablement, le litchi va bientôt devenir un produit de luxe.
Aimé Andrianina