Même si Madagascar fait partie des pays à faible prévalence du VIH/Sida, force est de constater que le nombre de cas positifs ne cesse d’augmenter.
Une étude menée dans le cadre du projet « Système communautaire d’alerte sur le VIH (Sycavi) », allant du mois d’avril jusqu’au mois de septembre, dont les résultats ont fait l’objet d’une restitution vendredi, a démontré que sur les 10.347 dépistages réalisés à Antananarivo, Toamasina, Antsiranana, Mahajanga et Toliara en cinq mois, 345 cas réactifs ont été observés (225 femmes et 120 hommes), si 282 d’entre eux sont des cas confirmés. 220 sont des professionnelles du sexe (PS), 33 des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et une vingtaine des usagers de drogues (UDI).
Selon le Sycavi, le virus ne cesse de se propager et commence désormais à menacer la population en général, si l’on n’arrive pas à maîtriser les relations sexuelles HSH et l’utilisation de drogues par injection.
Le Sycavi a noté également l’insuffisance des moyens utilisés dans la lutte contre le VIH/Sida à Madagascar. « Cette situation a des impacts sur la protection de la population et le dépistage du virus, et même sur les personnes traitées par des médicaments antirétroviraux (ARV) », a souligné la coordinatrice de Sycavi, le docteur Harisoa Ravelohantamanana.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime cette année à 74.000 le nombre de cas positifs à Madagascar. Elle recommande ainsi le diagnostic des 95% de ces personnes, la prise en charge des traitements antirétroviraux (ARV) des 95% des personnes diagnostiquées ainsi que 95% des personnes présentant une charge virale indétectable, c’est-à-dire que le taux du VIH est devenu tellement faible qu’il ne peut plus être détecté.
Recueillis par Sera R.