Marché de l’or à Madagascar: bilan mitigé pour le guichet unique d’exportation

La lutte contre le trafic d’or reste un défi de taille pour la Grande île. Malgré la mise en place d’un guichet unique d’exportation, au mois de février, pour encadrer et légaliser les ventes de ce métal précieux, les résultats sont encore timides. Le volume d’exportation reste en deçà des attentes, alors que ce dispositif vise à rattraper le manque à gagner durant les années de suspension des exportations légales.

Selon les données du ministère des Mines, 12 kilos d’or ont transité légalement via ce guichet unique d’exportation en dix mois. C’est un chiffre dérisoire comparé à la tonne d’or estimée quitter clandestinement le pays chaque mois. Cette faible performance s’explique en raison des obstacles persistants dans la filière aurifère.
Jusqu’à fin août, un droit d’accise sur l’or décourageait les exportateurs potentiels. Cette taxe a été supprimée dans le cadre du budget rectificatif 2024. Par ailleurs, les agréments des comptoirs d’or, intermédiaires essentiels entre collecteurs et exportateurs, ont expiré mi-octobre. Leur renouvellement reste en attente, paralysant ainsi une partie des activités.

Un outil contre les trafics
Malgré ces obstacles, le guichet unique joue un rôle clé dans la lutte contre les trafics illicites. Le directeur général des Douanes, le Dr. Ernest Lainkana Zafivanona, souligne son potentiel incitatif.
«Ce dispositif simplifie les démarches, ce qui devrait encourager les exportations légales», a-t-il soutenu au cours d’un entretien avec la chaîne RFI. Il rappelle également que les sanctions contre la contrebande sont sévères. Les cargaisons illégales sont saisies, entraînant une perte totale pour les trafiquants. En complément, les autorités renforcent les contrôles pour dissuader les exportations clandestines. Ces mesures visent à rediriger les flux d’or vers les circuits formels, où le rapatriement obligatoire des devises qui profitent à l’économie nationale, stabiliser l’ariary, la monnaie locale, et renforcer les réserves de la Banque centrale.
«Nos exportations, notamment dans les produits miniers et agroalimentaires, sont vitales pour financer nos importations et soutenir l’économie», explique le Dr. Ernest Lainkana Zafivanona.
Si le guichet unique n’a pas encore atteint son plein potentiel, il constitue une base solide pour organiser la filière aurifère. Les autorités restent confiantes. Avec des ajustements et une meilleure structuration, cet outil pourrait contribuer à réduire les trafics et à dynamiser l’économie malgache.

Arh.

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