Malgré leur poids démographique considérable, les jeunes Malgaches restent pour la plupart absents du paysage politique. Cette situation se traduit par une faible participation électorale. La tendance, enregistrée lors des dernières élections communales, montre que seulement 12% des candidats à la mairie ont moins de 35 ans. La société civile parle de manque de soutien politique et institutionnel.
Participation mitigée des jeunes dans le processus électoral. Selon une déclaration préliminaire de l’Observatoire Safidy, seuls 667 des 5.389 candidats aux postes de maire, soit 12%, ont entre 21 et 35 ans. Bien que 47,18% des inscrits sur la liste électorale soit des jeunes de moins de 35 ans, Safidy constate un faible pourcentage de jeunes candidats au poste de maires. Elle explique cette faible représentation “par un manque de soutien politique et institutionnel, des ressources financières et formation, ainsi que par une perception négative de la politique.” Elle note également que le manque de données sur les conseillers communaux ne permet pas de fournir une analyse plus approfondie de cette participation. En revanche, l’implication des jeunes est nettement plus visible le jour du scrutin avec 78% des observateurs de Safidy et 49% des membres de bureaux de vote.
Par ailleurs, la faible candidature des femmes persiste, souligne encore l’observatoire Safidy. Malgré une participation électorale féminine quasi paritaire notamment en tant qu’électrice, (48,47% selon la RALE 2023-2024), les candidatures restent largement masculines, en effet seulement 6,06% des candidats au poste de maire étaient féminines, soit 327 sur 5389 listes de candidats. Cette sous-représentation est particulièrement criante dans certaines régions, comme l’Androy où aucune femme ne s’est présentée.
Les chefs-lieux de province ne comptent, pour la plupart, qu’une seule candidate féminine (Antananarivo, Fianarantsoa, Mahajanga) voire aucune (Antsiranana, Toamasina, Toliara). Cette faible représentation soulève des questions sur les obstacles auxquels les femmes sont confrontées pour accéder aux postes de décision au niveau local. Cette absence totale de candidatures dans certaines régions souligne l’ampleur de la tâche dans l’éducation et la sensibilisation des femmes liée aux enjeux politiques et sociaux.
La participation des personnes handicapées lors des élections communales de décembre 2024 à Madagascar a été marquée par une faible implication, avec moins de 1% des électeurs et des observateurs électoraux issus de cette population. Cette situation résulte de plusieurs facteurs, notamment l’absence de méthodologie appropriée pour collecter et analyser les données, ainsi que la méconnaissance des différents types de handicap, notamment les formes invisibles. De plus, le manque d’accessibilité des bureaux de vote et l’insuffisance d’informations adaptées compliquent davantage l’exercice du droit de vote pour les personnes handicapées
Le taux de participation demeure faible dans les bureaux de vote observés par Safidy, même si elle présente une légère hausse de 39,3% par rapport aux élections communales de 2019 à seulement 33,3%. Le taux de participation est plus élevé et supérieur à 45% dans les régions de l’Androy (54,8%), Fitovinany (47,8%) et Atsimo Atsinanana (47,4%), tandis qu’il est plus faible et inférieur à 30% dans les régions de Ihorombe (27%) et Diana (28,7%). Pour rappel, le taux de participation officiel sera publié par la Ceni. Le nombre total d’électeurs inscrits pour les élections communales et municipales s’élève à 11.691.806. Les mesures qui ont été prises pour simplifier les procédures, notamment en abandonnant l’exigence du certificat de nationalité, ont également permis d’augmenter le nombre de candidats par rapport aux dernières communales passant de 53.479 en 2019 à 57.174 dans les 5.389 listes de candidatures en 2024 soit une augmentation de 6,90%, note Safidy.