Le président de la République Andry Rajoelina a inauguré hier, les travaux de la centrale hydroélectrique de Ranomafana, située sur la rivière Ikopa, dans le district d’Ankazobe. Accompagné de l’ambassadeur de Chine, Ji Ping, et du ministre de l’Énergie, Olivier Jean-Baptiste, le chef de l’État a réaffirmé sa vision d’un avenir énergétique durable. Ce projet phare, financé à hauteur de 239 millions de dollars par un prêt concessionnel du gouvernement chinois via l’Exim Bank of China, devrait être concrétisé en 2028.
Avec une capacité de 64 MW, cette centrale s’inscrit dans la stratégie nationale « Énergie et eau pour tous », visant à doubler la production énergétique d’ici 2030 et à réduire les coûts pour les consommateurs. Dans cette optique, Ranomafana promet une production annuelle de 311 GWh, représentant 24 % des besoins du Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA), le plus grand du pays.
Ce mode de production, écologique et économique, réduit le coût à 4 ariary par kilowattheure, contre 1.200 ariary pour les centrales thermiques. « Cette infrastructure permettra de doubler notre production énergétique d’ici 2030, tout en diminuant les tarifs pour les ménages », a affirmé Andry Rajoelina.
Le barrage, haut de 22,5 mètres pour une longueur de 305,9 mètres, sera relié à deux groupes de production. L’énergie générée sera acheminée via des lignes à haute tension de 90 kV connectées au poste Tana-Sud II. Ces infrastructures garantiront une distribution efficace et contribueront à réduire les délestages.
Outre ses dimensions impressionnantes, le projet intègre des technologies avancées, telles qu’un système de surveillance centralisé. Ce dispositif modernisera la gestion des infrastructures, renforçant leur efficacité et leur durabilité.
Economiser des coûts considérables
Ce projet constitue une avancée majeure dans la lutte contre la dépendance énergétique liées aux énergies fossiles, qui représentent encore 70 % de la production nationale. En remplaçant l’utilisation de 70 millions de litres de fuel lourd par an, la centrale de Ranomafana permettra d’économiser des coûts considérables et de réduire les émissions de CO₂ de 160.000 tonnes annuellement.
Dans le domaine social, l’accès à l’électricité, actuellement limité, devrait s’étendre à 70 % de la population. « L’énergie propre est un levier pour l’agriculture, l’industrie et la qualité de vie des Malgaches », a souligné le président. Avec cet engagement, Andry Rajoelina positionne Madagascar comme un modèle africain en matière d’énergie renouvelable. « Ce projet est un symbole de notre ambition : bâtir une économie forte, durable et résiliente », a-t-il conclu.
Réalisé par Sinohydro Corporation Limited, expert reconnu dans le domaine, ce chantier bénéficie du soutien technique et financier de la Chine. Le Chef de l’Etat malgache, en évoquant les autres projets en cours comme Sahofika (192 MW) et Volobe (120 MW), ambitionne d’atteindre une capacité totale de 438 MW, avant la fin de son mandat en 2028.
Arh.