Les marchands de voitures d’occasion à Antanimbarinandriana ont été sommés de quitter les lieux, peut-être provisoirement ( le temps des fêtes de Noël et du Nouvel an) ou définitivement. Certes, une note émanant de la Commune urbaine d’Antananarivo marque bien qu’ils doivent libérer les lieux du 16 décembre 2024 au 02 janvier 2025. Mais sait-on jamais !
Quoi qu’il en soit, pendant cette période, Antanimbarinandriana va redevenir en quelque sorte un parc d’attractions. En effet, on y trouvera des roues, des trains, divers jeux… donc de quoi distraire les petits, les jeunes et les moins jeunes. Evidemment, certains vendeurs de voitures d’occasion ont refusé de quitter les lieux, arguant que c’est la meilleure période pour leurs affaires.
Il faut rappeler que sous la première République, Antanimbarinandriana était bien connu par les fêtards de tous genres. On y trouvait tous les types de jeux pour grands et petits. On y jouait, on y dansait et bien évidemment, on y buvait. Les jeux d’argent y régnaient (tourniquets…). Il arrivait que la fête s’y poursuivait pendant toute une année.
Cela commençait par la célébration de la fête nationale du 26 juin qui était couplée avec la fête de l’armée. Et cela continuait jusqu’au mois d’octobre pour célébrer la fête de la République. Evidemment, on continue jusqu’au mois de décembre avec Noël et le Nouvel an et finalement on arrive jusqu’au mois de mai suivant pour célébrer la fête du Travail. La boucle est ainsi bouclée.
Sous la première République, le 1er mai a toujours été célébrée avec grandes pompes chaque année sous la direction du parti dominant de l’époque, à savoir le Parti Socialiste Démocrate (PSD) du Président Philibert Tsiranana. Bien sûr, cette fête à longueur d’année présentait des inconvénients pour les jeunes élèves qui étudiaient à Antanimbarinandriana. Mais ils n’y pouvaient rien.
Pendant ces fêtes, le clou des divers divertissements offerts était la « maison hantée ». C’était une grosse baraque en tôle constituée d’interminables labyrinthes où l’on pouvait rencontrer de mauvaises surprises à chaque pas (squelettes, têtes d’homme coupées, sorcières…). La lumière y était tellement tamisée que chaque pas devenait une véritable aventure.
Les amateurs de sensations fortes y trouvaient pour leur goût car tout est fait pour donner le maximum de frayeur aux aventuriers qui s’y risquaient. Bien évidemment, avec l’alcool qui coulait à flot, l’ambiance était à son apothéose chaque soir. Pour une fête, c’était vraiment la fête en permanence car en sortant du bureau ou de l’école, passer à Antanimbarinandriana était incontournable. C’était le (bon ou mauvais ?) vieux temps.
Aimé Andrianina