A charge de revanche

Le jour de la célébration de la Nativité, comme chaque année, les églises étaient bondées de fidèles chrétiens. Les croyants re­tardataires n’ont même pas pu entrer à l’intérieur de la maison de prière et donc ont dû se contenter des installations provisoires mises en place pour l’occasion, à l’extérieur.
De toutes les façons, qu’on soit à l’intérieur ou à l’extérieur, le Saint esprit est pour tous. Et ce jour de Noël est bien propice pour renforcer la foi de chacun. Certes, Madagascar est l’un des pays les plus pauvres du monde, mais
sa richesse spirituelle est immense. Les églises ne désemplissent jamais.
Pourtant, les églises poussent comme des champignons dans le pays à l’image des nombreuses sectes qui se créent un peu partout. Ce phénomène a attiré l’attention d’un grand nombre de hautes personnalités étrangères qui n’ont pas manqué de souligner que si l’effectif des industries atteignait celui des églises, Mada­gascar figurerait parmi les plus grandes puissances économiques du monde.
Malheureusement, c’est loin d’être le cas. C’est même le contraire qui arrive. A force de reculer en termes de développement économique, le pays se retrouve bon dernier. Une place injustifiée compte tenu des richesses naturelles qui existent dans le pays.
Forts de leur foi, les chrétiens célèbrent la Nativité de la meilleure façon possible, cela en fonction des moyens dont ils disposent. En conséquence, l’importance ces célébrations varie suivant le montant de l’argent dont chaque famille est prête à investir. Il en va ainsi du programme des festivités.
Si la matinée est généralement réservée pour la prière, c’est lors du repas que la famille se retrouve livrée à elle-même. Bien évidemment, pour certains, Noël rime avec ripailles et bombance, du moins pour ceux qui en ont les moyens. Certains en portent en­core les stigmates d’une libation démesurée le lendemain.
Il faut remarquer que beaucoup de familles profitent de ce jour de Noël pour aller pique-niquer. Comme on se trouve en pleine période de vacances, les enfants n’ont pas la pénible obligation de prendre le chemin des écoles le lendemain d’une journée de fête.
Enfin, Noël ne peut être dissocié des cadeaux, notamment pour les en­fants. Mais pour beaucoup de parents, le père Noël n’était pas au rendez-vous cette année. Il se pourrait bien qu’il était trop occupé ailleurs. Restriction budgétaire oblige ! Heureusement encore qu’il y a de nombreux mécènes qui ont pu gâter les enfants issus des familles les plus défavorisées.
Seulement, compte tenu de leur nombre de plus en plus nombreux, on n’a pas pu satisfaire tout le monde. Pour tous ceux qui n’ont pas pu en profiter, ils auront encore la chance de se rattraper à la Saint-Sylvestre, à charge de revanche.

Aimé Andrianina

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