Trafic de 53,7 kg d’or: trois suspects mis en examen

Trois jours après la tentative d’exportation illicite de 53,7 kg d’or, déjouée à l’aéroport international d’Ivato, les enquêteurs de la Douane malgache ont présenté trois suspects devant le parquet du Pôle Anti-corruption (Pac), hier. A l’heure où nous mettons sous presse, la décision des juges n’est pas encore tombée.

Parmi les trois personnes mises en cause, le passager malgache sur le point d’embarquer dans un aéronef à destination d’Addis-Abeba (Ethiopie), avec sa «valise diplomatique», contenant les métaux précieux. Les deux autres sont des employés du ministère des Affaires étrangères (MAE), appréhendés mardi par les enquêteurs de la Douane, suite à des soupçons portés sur eux, du fait qu’ils travaillaient de près avec le chef de service de la chancellerie diplomatique auprès du MAE, Julien Der­sen Fanambinana.
D’après les informations fournies, Julien Dersen Fa­nambinana, a fourni au passager malgache les faux documents, preuves d’une usurpation de fonction. Quant au chef de service de la chancellerie diplomatique, un avis de recherche est lancé contre lui depuis lundi soir.
Pour la Douane malgache, cette saisie est le résultat du renforcement de contrôle et de surveillance à l’aéroport international d’Ivato. Au total, avec ces 53,7 kg de lingots d’or saisis, la quantité d’or saisie à l’aéroport international d’Ivato, destinée à un trafic illicite, s’élève à 67,5 kg. La première saisie, d’une quantité de 13,8 kg, a eu lieu le 11 décembre dernier.

Le MAE saisit le tribunal judiciaire
Le cerveau présumé de ce trafic d’or illicite, étant le chef de service de la Chancellerie diplomatique auprès du ministère des Affaires étrangères (MAE), ce dernier, indigné, n’a pas seulement condamné fermement un tel acte, mais a également saisi le tribunal judiciaire. Et le ministère réclame des sanctions plus sévères, «conformément aux lois en vigueur, pour que justice soit rendue et dissuader toute récidive».
«En tant que pilier de la diplomatie et gardien de la souveraineté nationale, le Ministère considère que de telles actions déshonorent non seulement la Républi­que de Madagascar, mais également l’ensemble des collaborateurs dévoués qui œuvrent avec intégrité pour la défense des intérêts de la Nation sur la scène internationale», a clairement signifié le MAE dans un communiqué.
La ministre, Rasata Ra­faravavitafika, qualifie mê­me cet acte de trahison envers la Patrie. Dans ce sens, elle réaffirme l’enga­gement du Ministère à collaborer étroitement avec les instances de sécurité et de justice compétentes afin que «l’auteur de ce trafic réponde pleinement de ses actes».
Rasata Rafaravavitafika affirme également qu’elle reste fidèle à sa mission de défendre la souveraineté et la dignité de Madagascar. «Aucune action, quelle qu’en soit l’origine ou l’auteur, ne sera tolérée si elle porte atteinte à l’honneur et à l’intégrité de la Nation».

F.M/ATs.

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