La pluie tant attendue s’est finalement abattue dans la capitale malgache, avec son lot d’inondation dans les zones basses. Depuis le mois d’octobre-novembre, la population des hautes terres centrales a crié famine, tellement toutes les nappes phréatiques se sont taries, que même les puits autrement réputés pour leur source intarissable, ont nécessité des excavations.
Cependant, même si la pluie est revenue depuis la semaine passée, elle n’a pas suffisamment apporté des précipitations capables de combler le gap causé par son retard. Il en faut plus pour s’assurer, par exemple, que le lac Mamamba à Antehiroka retrouve le niveau d’eau qu’il contenait habituellement.
Non seulement ceux de la province d’Antananarivo, mais presque tous les habitants de l’île ont attendu l’effectivité de la période estivale au sens propre du terme. La plupart des sources de revenus des ménages en dépendent si l’on se fie aux statistiques montrant que plus de deux tiers des Malgaches vivent en milieu rural et que le secteur agricole occupe une place prépondérante dans l’économie du pays.
Mais malgré la rareté de la pluie, les feux de brousse et de forêts ont fait rage, atteignant même des aires protégées, pour ne citer que le parc national de Ranomafana à Ifanadiana, dont près de 20 ha ont été réduits en cendres, avec les ressources faunistiques et floristiques qu’il a regorgées. Et justement, des personnes de mauvaise volonté profitent des lacunes dans la sécurisation de nos ressources naturelles pour mener les trafics en tous genres.
Depuis la veille de Noël, les Forces de l’ordre ont saisi environ un millier de tortues en provenance de Toliara, dans différentes parties de l’île, en plus des bois précieux et de l’or. Certains individus impliqués dans ces infractions sont des hautes personnalités, d’autres font partie de la population lambda et il y avait même un étranger. Tout cela démontre la volonté de l’Etat de mettre un terme au trafic de nos ressources naturelles malgré l’insuffisance des moyens matériels à sa disposition.
Rakoto