La bénédiction de Dieu

Ces deux derniers jours de l’an 2024, la pluie était au rendez-vous. Bien évidemment, comme il fallait s’y attendre, tous les quartiers situés dans les zones basses de la capitale ont été submergés par les eaux avec tous les désagréments que cela sup­pose.
Chacun se débrouil­lait comme il pouvait pour se déplacer et surtout traverser les rues qui étaient entièrement couvertes d’eaux dont le moindre contact était susceptible d’occasionner toutes sortes de maladies. En effet, rien qu’à regarder la couleur de l’eau faisait dresser les cheveux de la tête.
Dans de telles circonstances, les charrettes à bras, les pousse-pousse… rendent bien des services aux usagers qui ne voulaient pas se risquer d’attraper quel­ques bactéries inconnues en trempant leurs pieds dans cette eau aux as­pects plus que répugnants.
Mais d’un autre côté, il y a de nombreuses catégories de personnes pour qui, toute cette eau tombée du ciel représente le salut. Il y a d’abord toutes ces personnes à la santé fragile qui ne peuvent pas supporter la chaleur qui s’est installée depuis quelques temps. La pluie a quelque peu réduit la chaleur suffocante.
Seulement, les délestages de la Jirama ne sont pas faits pour améliorer leur condition de vie. Avec les coupures d’électricité, les appareils de climatisation deviennent inopérants. Dans ces conditions, l’acquisition d’un groupe électrogène peut de­venir une question de vie ou de mort.
Et surtout, il y a tous ces cultivateurs qui re­mercient le ciel d’avoir donné toute cette pluie car leurs cultures commençaient à souffrir du manque d’eau. C’est tout le travail de plusieurs mois dans les champs qui risquaient d’être perdus.
Et si on leur demandait leur avis, certainement, ils en demanderont encore plus. Pour eux, du moment qu’il n’y a pas trop, tout va pour le mieux. Effecti­vement, tous comme les gens qui habitent dans les zones basses, les cultivateurs craignent également les inondations pour leurs champs.
Qu’en sera-t-il au­jourd’hui ? Va-t-on passer la Saint-Sylvestre sous la pluie ? Si c’était le cas, adieu les mises en pli, les robes de soirée bien repassées… pour le réveillon. Et bien entendu, de nombreux salons de beauté vont être au chômage comme il l’a été la veille de Noël, mais cette fois-ci, à cause de la Jirama.
Quoi qu’il en soit, même s’il pleuvait à trombes, cela n’empêchera pas les gens de sortir. De même, les pluies les plus fortes ne suffiront pas pour dissuader les gens de s’amuser et dire adieu à l’année 2024 dans la joie. Pour cela, il suffit de prendre les choses du bon côté et de se dire que, cette pluie, c’est la bénédiction de Dieu.

Aimé Andrianina

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