Au mois de juin 2024, le gouvernement a annoncé que les prix du carburant ne seront pas modifiés jusqu’à la fin de l’année. En revanche, un mécanisme d’ajustement automatique des prix à la pompe, limité à 200 ariary par litre à la hausse comme à la baisse, sera instauré dès cette année 2025, selon les recommandations du Fonds monétaire international (FMI).
Cette mesure s’inscrit dans le cadre des réformes visant une gestion budgétaire plus maîtrisée, tout en amorçant une transition vers une vérité des prix à la pompe. Depuis la dernière révision des prix en juillet 2022, les tarifs des carburants restent inchangés à Madagascar : 4.900 ariary pour le gasoil, 5.900 ariary pour le supercarburant et 2.430 ariary pour le pétrole lampant. Cette stabilité s’est prolongée jusqu’à la fin de l’année 2024, comme l’a confirmé le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures, Olivier Jean-Baptiste.
« Nous ne devons pas nous précipiter. Les fluctuations mondiales des prix du carburant sont très volatiles. Les autorités prendront des mesures d’accompagnement pour limiter les impacts sur les consommateurs », a-t-il déclaré au mois de juillet 2024.
Le maintien des prix est également acté par un décret d’administration couvrant le second semestre de 2024. Cependant, les autorités préparent une transition progressive vers une vérité des prix, impliquant la suppression totale des subventions sur les carburants d’ici avril 2026, conformément aux exigences du FMI dans le cadre du programme de Facilité élargie de crédit (FEC) et de Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD).
« Cette mesure devrait être mise en œuvre d’ici avril 2026», a déjà expliqué l’ancien représentant-résident du FMI à Madagascar, Benlamine Mokhtar.
Limiter les écarts
Le mécanisme d’ajustement, annoncé par les autorités, devrait ainsi permettre des fluctuations mensuelles des prix à la pompe, sans dépasser 200 ariary par litre. En cas de variation supérieure, l’excédent sera reporté sur le mois suivant. « Ce dispositif vise à réduire les risques budgétaires tout en instaurant une transition ordonnée vers des prix reflétant les coûts réels », a souligné le technicien du FMI
Le pétrole lampant, carburant le plus subventionné, met en outre en évidence les défis de cette transition. Vendus à 2.430 ariary, les coûts réels dépassent de 1.500 ariary par litre le prix actuel.
En somme, les révisions de prix à la pompe se feront de manière progressive, afin de protéger les ménages, surtout en milieu rural, tout en évitant une exposition budgétaire excessive.
Arh.
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