Le secteur privé malgache a dévoilé sa Stratégie de développement du secteur privé (SDSP), fruit de dix années de réflexion et 18 mois de travail intensif, lors des Assises du secteur privé le 12 décembre 2024 à Antananarivo, dans le dessein d’atteindre trois objectifs à l’horizon 2040.
«Atteindre une moyenne de 7% de taux de croissance économique annuelle, porter à 30% la contribution du secteur industriel au PIB national et accroitre à 15% le taux d’emploi formel de la population active», tels sont les objectifs ambitieux que le secteur privé compte viser avant 2040.
La SDSP s’inscrit dans une démarche visant à positionner le secteur privé comme moteur de la croissance économique et levier de réduction de la pauvreté. Avec l’appui du programme ClimInvest de l’Union européenne, cette stratégie mise sur la création d’un environnement des affaires compétitif, la montée en puissance des industries locales et l’amélioration du capital humain.
Dans ce sens, le président du Groupement des entreprises de Madagascar (Gem), Francis Rabarijohn, a salué la synergie entre le secteur privé, l’Etat et les partenaires internationaux :
« Le développement du capital humain, une priorité de l’Etat, est au cœur de notre stratégie. C’est un véritable partenariat à trois pieds, auquel s’ajoute le capital humain comme quatrième pilier ». Le ministre de l’Industrialisation et du Commerce, David Ralambofiringa, a réaffirmé le soutien de l’Etat, « un environnement favorable et une stabilité sociopolitique sont essentiels pour accompagner le secteur privé dans la réalisation de ces objectifs ».
Un engagement pour la réindustrialisation
Le Syndicat des industries de Madagascar (Sim) a également pris part aux débats. Hassim Amiraly, past-président du SIM, a plaidé pour une «réindustrialisation» équilibrée du pays, soulignant l’importance de tirer les leçons du passé. «Nous devons éviter de répéter les erreurs ayant conduit à la disparition de fleurons industriels comme la Sotema à Mahajanga», a-t-il déclaré.
L’agrobusiness, secteur porteur identifié par la SDSP, pourrait rentabiliser davantage les ressources naturelles abondantes. Cependant, des infrastructures modernes et un accès fiable à l’énergie sont jugés indispensables pour soutenir ce développement.
Roland Kobia, ambassadeur de l’Union européenne à Madagascar, a qualifié cette collaboration tripartite de « contrat de performance ». « Il s’agit de mettre en place des politiques tangibles pour générer des résultats mesurables en termes d’emplois, d’industrialisation et de compétitivité internationale », a-t-il soutenu.
Arh.