Le ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, Lalaina Andrianamelasoa, a récemment détaillé les initiatives et défis liés à l’approvisionnement en eau à Madagascar, notamment à Antananarivo et dans les régions du Sud, confronté à des besoins croissants, nécessitant des solutions durables. Il y a urgence.
La Capitale de Madagascar accuse un déficit estimé à 100.000 m3 d’eau en matière d’approvisionnement, «Le système de distribution d’eau à Antananarivo est l’un des plus complexes en Afrique», a évoqué le ministre Lalaina Andrianamelasoa, ne permettant pas de répondre à un besoin quotidien estimé à 300.000 m³..
«En réponse à cette situation, des solutions immédiates ont été mises en œuvre, comme l’installation de bonbonnes d’eau dans les quartiers et le déploiement de camions-citernes. D’ici un mois et demi, 35 nouvelles bonbonnes et 18 camions de 10 m³ viendront renforcer ces dispositifs», a-t-il indiqué.
A moyen terme, des infrastructures supplémentaires seront construites, notamment les stations de
traitement d’Amoronakona (50.000 m³/jour) et d’Ambohitrimanjaka (30.000 m³/jour), ainsi que l’extension de celles de Faralaza, Vontovorona et Mandroseza III (20.000 m³/jour). Par ailleurs, 64 km de tuyaux vétustes seront rénovés malgré les contraintes liées aux constructions urbaines actuelles.
Le Sud : résilience et développement
Dans les régions arides du Sud, les projets d’installation de pipelines sont privilégiés. A citer le pipeline Efaho, parmi les projets phares en la matière, dont les travaux d’installation de stations de captage et de traitement, avancent bien. Elle devrait irriguer 2.500 hectares et répondre aux besoins en eau potable et agricole.
D’autres pipelines sont également en cours d’installation, notamment celui reliant la rivière Mandrare à plusieurs localités, dont la réception technique sera prévue au mois de février. Le projet prévoit également une extension jusqu’à Faux-Cap. Dans le cadre du programme Mionjo, un autre pipeline partant de Bemamba vers Ambovombe, est à l’étude, tandis que le projet Havelo-Mandrare, lancé par le Premier ministre au mois d’octobre, prévoit la construction d’un barrage de 1,5 km à Tsivory.
Outre les pipelines, plus de 400 forages sont planifiés d’ici la fin de l’année, dont 70 déjà réalisés dans les localités isolées et seront complétées par des systèmes de désalinisation d’eau.
Selon le ministre en charge de l’Eau, «La gestion de l’eau à Madagascar exige une approche équilibrée entre réponse immédiate et planification à long terme». Le ministre insiste sur la minimisation des pertes d’eau, notamment grâce à l’utilisation de pipelines qui, selon lui, «réduisent l’évaporation et les pertes de charge».
Ces infrastructures visent à irriguer 16.000 hectares supplémentaires dans le Sud, contribuant ainsi à une résilience accrue face aux défis climatiques et démographiques. «Malgré les perturbations temporaires dans la distribution, ces projets sont jugés nécessaires pour garantir l’autonomie en eau du pays et améliorer les conditions de vie des populations», a-t-il conclu.
Arh.