Le début de l’année en cours ne s’annonce pas des plus roses pour la grande majorité des ménages. Après les fêtes de Noël et du Nouvel an, cela se comprend. Les fêtes, qu’on le veuille ou non, sont toujours sources de dépenses, rien que pour égayer toute la famille.
C’est ainsi que tout le monde se plaint de ne plus pouvoir s’en sortir. Il est de plus en plus difficile de joindre les deux bouts. Et cette situation risque de se poursuivre encore plusieurs mois car, finalement, il n’y a pas eu de hausse de salaire des fonctionnaires (ni du privé également).
Or, tout le monde espérait cette hausse plus ou moins, ne serait-ce que pour garder le pouvoir d’achat dans sa situation actuelle qui, il faut le reconnaître, est déjà au plus bas, donc insuffisant pour vivre décemment. Dans ce contexte, garder le pouvoir d’achat à son niveau actuel est une véritable gageure.
Actuellement, le mérite de chaque ménage est de pouvoir faire preuve d’ingéniosité pour parvenir à gérer un budget familial, autant que faire se peut. Mais ce qui risque d’arriver dans les prochains jours aura pour effet de réduire à néant cette ingéniosité.
On parle là d’une éventuelle hausse des prix à la pompe. De nombreux observateurs avancent que ce sera effectif dans quelques semaines. Le principe de fluctuation des prix à la pompe – à la hausse ou à la baisse suivant la variation des cours mondiaux – est l’une des « conditionnalités » posées par les institutions financières internationales.
Une hausse de prix des produits pétroliers aura des conséquences désastreuses sur le budget des ménages. Effectivement, il s’en suivra un enchaînement de hausses de prix des produits, notamment les PPN. Faut-il rappeler que chaque hausse de prix à la pompe se répercute sur les frais de transport.
Et quand les frais de transport enregistrent une tendance à la hausse, les prix des produits de consommation courante flambent sur les marchés. Comme toujours, ce seront les consommateurs au bout de la chaîne qui seront pénalisés.
Aujourd’hui déjà, avec 4 000 ariary le kilo du riz local soit 1 150 ariary le kapoaka sur le marché, les ménages ne peuvent pas se permettre d’acheter leur ration quotidienne. Si les prix venaient encore à monter, il va sans dire qu’ils seront obligés de restreindre encore plus leurs achats.
D’autant plus qu’avec l’insuffisance de pluie en cette saison, la situation de la culture rizicole en cours pourrait devenir difficile. Certains cultivateurs craignent que cela impacte sur la production. Et quand la production diminue, les prix vont augmenter. Dans ces conditions, les ménages doivent faire preuve de beaucoup plus de résilience.
Aimé Andrianina