Lors des sessions parlementaires 2023 et 2024, le face-à-face entre les députés de l’Assemblée nationale et les membres du gouvernement a été annulé ou reporté. La question se pose : est-ce toujours le cas cette année ?
Cela fait déjà deux années d’affilée que le fameux face-à-face entre les élus et les membres de l’Exécutif, ne figurait pas à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, alors que c’est une obligation constitutionnelle.
Selon la Constitution, une séance par quinzaine au moins, y compris pendant les sessions extraordinaires, est réservée aux questions des membres du Parlement et aux réponses du Gouvernement.
L’article 101 de la Constitution stipule qu’«en début de chaque première session ordinaire, le Gouvernement présente à l’Assemblée Nationale un rapport d’exécution de son programme. La présentation sera suivie d’un débat portant sur les résultats des actions du Gouvernement et l’évaluation des politiques publiques».
Et l’article 102 indique que «Les moyens d’information du Parlement à l’égard de l’action gouvernementale sont la question orale, la question écrite, l’interpellation, et la commission d’enquête. Une séance par quinzaine au moins, y compris pendant les sessions extraordinaires prévues à l’article 76, est réservée aux questions des membres du Parlement et aux réponses du Gouvernement».
Dernier face-à-face en 2022
Le dernier débat houleux entre les députés et le gouvernement, remonte à 2022. Après cela, plus rien, même des rencontres ont été prévues, mais avortées au dernier moment. C’était le cas en décembre 2023. A cette époque, le gouvernement avait exprimé son souhait de répondre aux questions par écrit.
Lors de la présentation de la Politique générale de l’Etat en début d’année 2024, le Premier ministre Ntsay Christian avait affirmé sa volonté de se présenter devant les parlementaires pour répondre à leurs questions et écouter leurs avis et déclarations sur les travaux réalisés ou pas par chaque ministère. Mais finalement, ce face-à-face censé avoir lieu durant les deux sessions ordinaires, n’a pas été inscrit à l’ordre du jour qui s’est concentré sur le vote de la Loi de finances rectificative (LFR) et d’autres propositions législatives, au mois de mai.
Situation similaire en octobre, les députés se sont focalisés sur l’adoption de la Loi de finances initiale (LFI) ainsi que d’autres projets de loi, sans inclure la session de questions-réponses avec les membres du gouvernement. Néanmoins, lors de cette dernière session ordinaire, des députés de l’opposition ont interpellé plusieurs ministres, dont ceux des Forces armées, de la Sécurité publique et de l’Energie, en raison des problèmes récurrents liés aux coupures d’eau et d’électricité ainsi qu’à l’insécurité.
Comme 2025 est décrit comme une année de défi, l’Exécutif à travers divers projets au programme devrait rendre des comptes aux députés, en face à face. La balle est dans le camp de la Conférence des présidents qui vont inclure ou pas la rencontre entre le pouvoir exécutif et celui de législatif, à l’ordre du jour des prochaines sessions parlementaires.
F.M