Mahajanga est-elle devenue un point de passage des migrants clandestins à destination des Comores ou de Mayotte ? Au mois d’octobre, 11 migrants clandestins, tous originaires de Somalie y ont été appréhendés. Deux mois après, une embarcation transportant une soixantaine de migrants somaliens, a fait naufrage dans le canal de Mozambique. Et pas plus tard qu’avant-hier au large de la ville des Fleurs, 40 candidats au voyage dont 36 somaliens, un Ethiopien, un Comorien et deux Malgaches ont été interpellés, par la Section de recherche criminelle de la Région.
La brigade de gendarmerie du port Mahajanga a reçu, avant-hier vers 18h, un signalement à propos d’une tentative d’émigration clandestine. Elle a immédiatement mobilisé ses moyens matériel et humain pour vérifier la véracité de l’information. Sa vedette rapide a alors mené une patrouille sur place. Ainsi vers 22h, les gendarmes ont intercepté, près du village touristique, une embarcation ainsi que 40 personnes ayant prévu de quitter la terre ferme en petits groupes.
« L’embarcation était censée faire les va-et-vient entre Mahajanga et la destination intermédiaire où les migrants clandestins devaient se regrouper à nouveau avant de rejoindre leur destination finale », a expliqué une source auprès de la gendarmerie.
Les 36 Somaliens, l’Ethiopien, le Comorien et les deux Malgaches, tous des personnes majeures, n’avaient pas de papier d’identité sur eux. Mais l’enquête préliminaire a permis aux forces de l’ordre de déterminer leur nationalité.
« Pour l’instant, nous ne sommes pas encore en mesure d’affirmer s’il s’agissait de ressortissants étrangers arrivés à Madagascar depuis un certain temps ou si la Grande île était tout simplement leur point de passage. Il n’est pas encore possible non plus de savoir leur destination finale…», a-t-on poursuivi.
Ces migrants clandestins font tous actuellement l’objet d’une enquête menée par la section de recherche criminelle de la gendarmerie et sont pris en charge au sein du foyer de la gendarmerie du camp colonel Jean-Philippe à Mahajanga Be. L’embarcation pour sa part, a été confisquée à la brigade port Mahajanga.
Flux migratoires
En tout cas, plusieurs questions demeurent sans réponse. Par quel moyen ces ressortissants étrangers arrivent-il à rallier Madagascar, avant de quitter clandestinement la Grande île à bord d’une embarcation ?
A rappeler que l’embarcation transportant une soixantaine de migrants qui a fait naufrage dans le canal de Mozambique au mois de novembre, a quitté l’Afrique le 2 novembre, pour rejoindre Mayotte. Parmi eux, 48 ont été secourus près de Nosy Iranja, le 22 novembre et hébergés au gymnase Camp-Vert de Nosy Be. L’un d’eux est décédé le 27 novembre et a été enterré sur place avec l’aval de son frère qui était avec lui. Les 47 restants sont retournés en Somalie, le 7 décembre, après l’arrivée à Madagascar de deux diplomates somaliens pour négocier leur rapatriement.
LR