Piratage du site web de la Ceni: Jean Luce Randriamihoatra passe aux aveux

Coup de théâtre dans l’affaire de piratage du site web de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). D’après la Procureure de la République, Narindra Navalona Rakotoniaina, hier dans une vidéo, le principal suspect, Jean Luce Randriamihoatra, aurait avoué s’être introduit dans le système informatique de l’organe électoral et pas qu’une seule fois. A noter qu’il faisait partie du comité ad hoc qui a élaboré le site web de la Ceni.

Rappel des faits. Le 21 décembre, des résultats modifiés et falsifiés des élections communales donnant la victoire au candidat du Tim, Tojo Ravalomanana, ont été publiés sur le site web de la Ceni, contrairement à ceux proclamés officiellement par l’organe électoral, quel­ques jours auparavant, selon lesquelles, la candidate de l’Irmar arrive largement en tête.
En un rien de temps, ces résultats considérés comme de fausses informations, ont circulé sur les réseaux so­ciaux et soulevé une vive po­lémi­que. Pour la Ceni, il y a eu intrusion dans son système informatique dans le but de pirater les données, no­tam­ment les résultats des Commu­nales, reste à savoir qui.
Et les pistes de l’enquête ont mené vers un suspect, dé­nommé Jean Luce Randriami­hoatra, informaticien et proche du clan Ravalomanana. Il a été arrêté sur le champ puis déféré avant-hier avant d’être placé sous mandat de dépôt à Tsiafahy, en attendant son procès.

Reconnaissance de culpabilité !
A l’issue du défèrement de Jean-Luce Randriami­hoatra avant-hier à Anosy, ses proches et amis membres du parti Tim, ont encore cru en son innocence. Mais la déclaration de la procureure de la République, a prouvé le contraire. D’après elle, Jean-Luce Randriamihoatra avait avoué s’être effectivement introduit sur le site de la Ceni.
«Durant les enquêtes, le suspect s’est mis à table. Il est entré sur le site de la Ceni et pas qu’une seule fois», a-t-elle précisé. Narindra Navalona Rakoto­niaina avance qu’après avoir scruté à la loupe toutes les données contenues dans l’ordinateur de Jean-Luce Randriami­hoatra, des «captures d’écran de l’accès du répertoire du routeur de la Ceni» y ont été retrouvées. Et la Procureure a même révélé que le suspect en tant qu’informaticien, a été membre du comité ad hoc qui a élaboré le site de la Ceni. Et encore, il a également avoué s’être introduit sur le site de la Jirama le 5 août 2024.
«La Ceni a dû faire appel à des auditeurs pour attester clairement que son site a été piraté en se basant sur un rapport d’audit et non sur une simple déclaration verbale», a-t-elle ajouté.

Chefs d’inculpation
Jean Luce Randriami­hoatra devrait-être jugé pour plusieurs chefs d’accusation, concernant d’abord l’accès non autorisé sur le site de la Ceni passible d’une amende de cent mille à dix millions d’ariary, conformément au texte relatif à la cybercriminalité. Puis un autre chef d’inculpation lié à la falsification des données informatiques passible de 2 à 10 ans de prison, plus une amende de deux à dix millions d’ariary. Enfin, il est aussi poursuivi pour trouble à l’ordre public interne. Une infraction passible de 1 à 5 ans de prison selon le Code pénal.

T.N

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