Hommage aux soldats du feu

L’incendie qui s’est déclaré le samedi ma­tin à Analakely, ayant embrasé trois bâtiments à étages, a montré une fois de plus le rôle essentiel joué par ceux qu’on appelle les soldats du feu et plus connus sous le nom de sapeurs-pompiers dans la lutte qu’ils mènent contre les incendies.
Pourtant, c’est un corps de métier qui n’attire pas beaucoup les jeunes. Et même au niveau de la société, bien rares sont les citoyens qui leur sont reconnaissants pour tout le travail qu’ils accomplissent. Seuls, ceux qui ont eu recours à leurs services se rendent compte de leur importance.
Il faut se dire que devenir pompier n’est pas donné à tout le monde. Faire partie de ce corps nécessite de nombreuses qualités. Parmi celles-ci on peut citer le courage, l’esprit de sacrifice, l’abnégation… Et surtout, il faut avoir un mental d’acier pour aller oser affronter les flammes. Doivent être prêts à intervenir 24h sur 24h.
Samedi, s’ils n’étaient pas intervenus à temps et efficacement, c’est tout le pâté de maisons qui risquait d’être la ploie des flammes. Et les pertes, surtout matérielles auraient été incal­culables. D’ailleurs, leur intervention rapide (trois minutes après l’appel) a permis de limiter au maximum la perte en vie humaine.
Le corps des sapeurs-pompiers, en particulier celui de la capitale, est fortement sollicité cha­que année. Rien qu’en 2024, il a dû intervenir à 352 reprises, soit pres­que une intervention par jour. Mais il faut se dire que ces soldats du feu rencontrent bien des difficultés pour accomplir leur mission.
Pour pouvoir intervenir efficacement, il leur faut d’abord de l’eau en quantité suffisante. Or, on peut déplorer que
les bouches d’incendie n’existent pas en nombre suffisant dans les différents quartiers de la Capitale. L’approvision­nement en eau est un problème crucial pour les pompiers et un grand effort doit encore être fait dans ce sens.
D plus, ils doivent être doté de matériels adéquats pour leur permettre de lutter efficacement contre le feu. Pour leur propre protection, on est loin d’être certain qu’ils sont tous dotés de combinaisons ignifuges qui les protégeront des flammes qui, bien des fois, présentent un réel danger pour eux.
Et bien souvent, lors d’un incendie, ces flammes atteignent une proportion effarante dans la mesure où il existe encore de nombreuses maisons d’habitation construites en bois. Cela ne se trouve pas seulement dans la capitale mais partout à Madagascar.
Dans certaines ré­gions, la quasi-totalité des maisons est encore construite entièrement en bois et sont des proies faciles aux flammes. Or, le moindre incendie de­vrait nécessiter l’intervention de spécialistes. Seulement, on ne trouve pas toujours un service de sapeur-pompier.
Et quand on en trouve, ils n’ont pas toujours le matériel adéquat pour exécuter leur mission. Bien évidemment, ils doivent se débrouiller avec les moyens du bord. Compte tenu de tous ces handicaps, on ne peut que rendre hommage aux soldats du feu.

Aimé Andrianina

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